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Les
plages, dunes et falaises de Vierville
Géographie
et essai d'histoire géologique de ces plages et falaises
La
plage de sable de Vierville
La
plage de sable de Vierville s'étale sur un estran recouvert
par la marée 2 fois par jour.
La marée est forte, avec un marnage variant à peu
près entre 1m 50 (morte eau) et 7m 50 (vive eau).
Lors
des très grandes marées, l'estran est large de 300
à 400 mètres et présente une pente faible,
en moyenne 1,5%. Cette pente se redresse au voisinage de la laisse
de haute mer, passant à des valeurs de l'ordre de 5% au voisinage
de la digue.
Cet
estran présente une succession de barres et de bâches
(les nauds, ou noues dans la patois local), longitudinales,
de formes très variables à court ou moyen terme.
Le nombre de barres peut varier de 2 à 5, les périodes
de faible agitation des vagues permettant au système de
se construire, alors que les périodes de fortes mers le
détruisent, réduisant le nombre des barres. Des
chenaux transversaux irréguliers permettent la vidange
des bâches lors du jusant.
Devant l'estran, la plage sous-marine se poursuit avec une
faible pente analogue et présente au moins 1 ou 2 barres
successives supplémentaires sous-marines. |
la légende de cette carte postale
ancienne parle de la "noue aux cailloux"
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La
plage lors d'une marée basse moyenne, avec ses barres de sable
et ses bâches ou noues (on peut compter 3 barres ce jour là,
plus une submergée)
Avant
1895 et donc avant tous les aménagements actuels, la côte
était protégée naturellement contre la mer par
un important cordon de galets de grosseurs diverses, qui bordait la plage.
Du
sable, apporté par la mer et le vent, recouvrait parfois le
cordon de galets et s'accumulait en arrière pour former un
cordon dunaire.
Ce cordon de galets se découvrait lors des tempêtes
par fortes marées.
Lors des fortes tempêtes (par coefficient de marée
supérieur à 100/110, et par vents de NE de force supérieure
à 7/8), ces galets étaient soulevés et mobilisés
et se déposaient sur le cordon littoral que les vagues franchissaient
parfois, inondant le marais situé au pied de la falaise morte.
Derrières
le cordon dunaire, s'étendait une zone marécageuse
maritime, (qui subsiste à l'état naturel aujourd'hui
à Colleville, en dessous du cimetière américain).
Dans ses parties bâties de Vierville, cette zone est parfois
remblayée.
Elle est basse, pouvant être parfois à 3 mètres
sous le niveau de la route, les parties les plus basses étant
donc à environ 1 mètre au dessous du niveau
de pleine mer de vive eau. Cette zone basse est sujette à des remontées
de nappe phréatique en périodes de fortes pluies.
Le site étant marécageux,
les possesseurs de presses à cidre y venaient en
août et septembre pour y couper des roseaux de
quatre pieds pour placer entre les lits de pommes coupées
déposées sur les pressoirs.
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En janvier 1995, une période très pluvieuse a
inondé les terrains bas en arrière de la route.
Ci dessus, terrains Voisin, Lebrec, Mathy
Ces remontées brutales ne durent pas, car l'eau finit
par percoler plus ou moins rapidement sous la route en direction
de la plage à marée basse.
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Janvier 1995, remontée de nappe dans les terrains Cordelle,
la zone inondée s'étendait sur 40 mètres
et a subsisté plusieurs jours
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Une
route côtière a été construite vers
1895 à l'initiative du maire, Etienne de Cauvigny. Plus
tard la Commune a donné un nom à cette route: le boulevard
de Cauvigny. Mais cette route, située en gros sur les cordon littoral,
non revêtue de bitume, approximativement 2 mètres audessus
des pleines mers, était bordée par le cordon de galet
qui, on l'a vu de temps en temps, n'était pas une protection.
Notamment en 1909, une tempête exceptionnelle de NE
a sévi sur toute la côte du Bessin. La ville
de Grandcamp et ses pêcheurs locaux avaient été
particulièrement affectés, avec des dégâts
considérables, certaines barques de pêche ayant
été soulevées et projetées par
les vagues dans les rues de Grandcamp.
Tempête du 28 octobre
1909, à Grandcamp
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A Vierville, les photos prises devant la villa Mathy nouvellement
construite, montrent une chaussée couverte de gros
galets et les terrains de la zone marécageuse complètement
remplis d'eau.
A Vierville, la tempête de 1909 devant la villa Mathy,
avec les galets couvrant la route et les terrains bas
inondés
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L'estran est maintenant bordé le long de la route par
une digue maçonnée au profil en pente, construite
sans parapet, vers 1936 pour les 600 premiers mètres
à partir de Vierville.
Elle a été complétée en 1950,
sur 1500 mètres environ, jusqu'à Saint-Laurent,
mais avec un efficace parapet-gardecorps en béton,
de 1 m de hauteur et formant brise-lame. L'inauguration
datant de 1950, les travaux ont dû commencer vers 1948.
En 1955, elle a été prolongée vers l'ouest
entre le bunker de la garde Nationale et la descente maçonnée
pour bateaux qui a dû être construite en même
temps.
En 1994,
le parapet de la prolongation vers St-Laurent a été
arasé à 40cm de hauteur, pour dégager
la vue des automobilistes et permettre aussi aux promeneurs
de s'asseoir facilement. En contrepartie la route est redevenue
un peu plus vulnérable aux vagues de tempête et
aussi aux apports de sable (notamment par vents d'Est). Son
entretien est donc plus coûteux.
Depuis 1995/96 approximativement, un cordon artificiel de
gros enrochements a été mis en place le
long de cette digue et aussi sous le terreplein remblayé
par la commune devant la rue de la Percée. Ce cordon
a eu pour effet d'améliorer nettement la protection de
la route contre les vagues de tempête, et certainement
de mieux protéger la digue maçonnée qui
est tout de même assez fragile. Périodiquement
son parement percé doit être réparé
(à charge du Département).
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(détails)
Remarquer le chantier de construction de la digue en 1936, avec
une sonnette pour foncer des pieux de fondation
Le prolongement de la digue et la descente à bateaux
construits vers1955, la passerelle de 1975 - photo de 2005
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Le chantier de construction de la digue en 1950
La nouvelle digue de 1950, avec son parapet de 1 mètre,
à son début devant la villa les Hortensias.
vers 2010, le parapet de la nouvelle digue, arasé en
1994
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Au
delà de la zone marécageuse basse, s'élève
une falaise "morte", haute d'un peu plus
de 30 mètres, de pente modérée, constituée
par des couches de roches tendres, marnes de Port-en-Bessin,
(des marno-calcaires du bathonien inférieur, J2a),
couches surmontées au sommet des plateaux par de couches
plus dures de calcaires de Saint-Pïerre-du-Mont, (du
bathonien moyen, J2b).
Ces couches dures ont été exploitées
parfois pour construire en moellons les premières villas
de la plage. La trace de ces petites carrières est
encore visible aujourd'hui.
La pente de cette falaise morte est recouverte d'un mélange
d'éboulis de roches (marno-calcaires ou calcaires),
et de sable que le vent de mer apporte en grandes quantité
depuis des millénaires et encore aujourd'hui.
La pente est recouverte d'une végétation naturelle,
généralement de l'herbe (chiendent), dans laquelle
se cache, entre autres animaux (lapins, fouines, etc..), de
nombreuses vipères. Parfois l'herbe fait place aux
ronciers lorsque le terrain est rocailleux. Quelques arbres
survivent assez mal sur cette pente, on y voit par exemple
des frênes et des aubépines que le vent transforme
curieusement en buissons aplatis.
A la base de la falaise morte, on rencontre des épaulements
aplatis qui sont la trace des banc plus durs de la couche
de passage vers le bajocien supérieur (calcaires à
spongiaires J1c), couche qui est bien visible au pied
de la falaise vive entre Colleville et Port-en Bessin.
La falaise morte s'étend sur tout l'ensemble Omaha
Beach, et elle est encadrée à l'ouest et
à l'est par des falaises vives, verticales et attaquées
directement par la mer.
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Vues d'ensemble de la falaise morte de Vierville, parties Est
et Ouest
Détails de la falaise morte de Vierville, à
l'ouest de la villa Hardelay
La falaise morte d'Omaha Beach
a été modelée sur une falaise vive analogue
à celle figurée ci-contre.
Notre falaise morte n'est plus attaquée par la mer, mais
elle subit l'érosion des pluies et les apports de sables
apportés par le vent.
Il en résulte une pente modérée faite d'éboulis
de pierres et de sable éolien, partout où les
roches en place sont des marno-calcaires assez tendres.
Des ressauts plus verticaux marquent les bancs de roches plus
dures, sur lesquels les villas s'accochent pour y rechercher
un peu d'altitude.
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Coupe type des falaises entre Colleville et Port-en-Bessin
1985, de nombreux lapins, comme celui-ci, peuplent la falaise
morte, qu'elle soit naturelle ou aménagée en
jardins
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Vers l'ouest
et la pointe de la Percée, le paysage du rivage de Vierville
change complètement, il n'y a pas de route sous une
falaise verticale de 30 à 40 mètres, laquelle
s'éboule régulièrement sous l'effet des
érosions marines et pluviales (la côte s'érode
actuellement en moyenne de 20 mètres par siècle).
Ces falaises sont constituées par les couches de calcaires
de St-Pierre du Mont (bathonien moyen J2b). Ces couches sont
épaisses de 45 mètres au total, assez hétérogènes,
parfois dures, parfois plus tendres et marneuses.
Elles constituent l'ensemble des falaises à l'ouest de
Vierville, la pointe de la Percée et la pointe du Hoc.
Certaines couches plus dures à la Percée sont
à l'origine de la plupart des galets d'Omaha Beach.
Sous ces falaises vives, la plage de sable disparait progressivement
pour faire place à un "platier" rocheux recouvert
lui aussi par la marée.
Dans cette zone, le sable puis le platier sont bordés
par un cordon de grosses pierres se transformant progressivement
en galets et en sable.
La commune de Vierville ne s'étend pas au delà
de 600 mètres environ de ces falaises verticales, laissant
la place après à la commune voisine de Louvières
sur laquelle se trouve la pointe de la Percée.
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Le début de la falaise morte
Au delà de la limite de Vierville, se trouve la falaise
bordant la commune de Louvières, avec la fosse de la
Pêcherie et la pointe de la Percée
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D'un
point de vue géologique, toutes ces falaises ont été
modelées lors des transgressions marines qui ont
coïncidé avec les périodes chaudes entre
les dernières périodes glaciaires, notamment
les 2 dernières. La fonte des immenses glaciers qui couvraient
le nord de l'Europe (et s'avançaient parfois aux périodes
les plus froides jusque sous nos latitudes) engendrait de écoulements
d'eau importants. Nos petites vallées qui entaillent
la falaise actuelle sont des vallées fossiles de rivières
importantes.
Paléo environnement à l'époque
du maximum glaciaire, il y a 20000 ans
|
En
regardant plus en détail, lors des 2 dernières
périodes glaciaires:
[entre 200.000 et 100.000 ans et entre 80.000 et
10.000 ans (avec un maximum glaciaire il y a 20.000ans),
avant l'époque actuelle]
le niveau de la mer était descendu entre 40 et 120
mètres plus bas qu'aujourd'hui, l'eau des océans
étant piégée par des glaciers couvrant
notamment toute l'Europe du Nord |
. La Manche
était alors une plaine couverte de toundras ou de forêts,
en fonction des températures, parcourues par quelques
tribus de chasseurs préhistoriques, notamment des hommes
de Néanderthal, puis lors de la dernière glaciation
des hommes modernes (homo sapiens).
[Ceux ci étaient venus d'Afrique par le Moyen-Orient,
et se sont installées en France il ya 35.000 ans (civilisation
Aurignacienne, avec les grottes ornées de peintures rupestres),
coïncidant avec la disparition des derniers hommes de Néanderthal]
Avec
le réchauffement actuel, commencé après
le pic du froid il y a 18.000 ans environ, le niveau de
la mer a remonté, cette transgression marine
recouvrant progressivement en 10.000 ans toute la plaine de
la Manche et ses forêts. [Par exemple le détroit
du Pas de Calais s'est ouvert il y a quelques 7/8000 ans seulement].
Remarquons que la vitesse moyenne de cette remontée
n'était pas exagérée, seulement 1 à
2 m par siècle en moyenne, même si des vitesses
plus rapides ont dû être constatées lors
de certaines périodes.
C'est au cours de la fonte des glaces que des rivières
importantes ont façonné les collines de Vierville,
en coulant en direction d'une Seine qui coulait elle-même
au milieu de la Manche pour se jeter dans l'Atlantique au nord
de la Bretagne. La Seine était alors un fleuve colossal
de 25 km de largeur coulant d'Est en Ouest au milieu d'une "Manche"
asséchée et couverte de forêts.
Les vestiges de cette forêt se retrouvent sous forme d'épaisses
couches de tourbe que l'on voit apparaître encore parfois
aujourd'hui sous le sable de la plage de Vierville.
[Les fouilles de ces tourbes près de Ver-sur-Mer ont
révélés des traces intéressantes
de cette occupation humaine].
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(détails)
Traces des exploitations artisanales anciennes de tourbe
La plage de Vierville
a été le siège d'exploitations
de tourbe, avant la guerre et même aussi pendant
la guerre.
C'était une ressource de combustible gratuite, mais
exigeant des efforts importants pour la retirer puis la transporter.
Ci-contre une photo qui montre, une année où
il y avait peu de sable, le banc de tourbe sous-jacent. Ce
banc est profondément entaillé régulièrement
par les anciens ramasseurs de tourbe.
La tourbe était mise à sécher
près du foyer ouvert dans la salle commune
de la ferme, puis après quelques jours elle pouvait
servir à son tour de combustible pour la cuisine faite
directement dans l'âtre.
vers 1985, un trou de bombe du 6 juin 1944 a laissé
un bourrelet de tourbe sur la plage (Simone Cordelle
au bord du bourrelet du cratère de bombe)
Ci-dessous, la trace d'un cratère d'obus dans la tourbe
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Les
galets de Vierville
Avant
1944, partout, la laisse de haute mer étaient bordée
par un important cordon de galets de grosseurs diverses
(jusqu'à 20 mètres de largeur, et d'épaisseur
variable à la fois dans le temps et le long du rivage).
Le sable de la plage recouvrait parfois ces galets, mais généralement
le cordon était suffisamment important pour ne pas disparaître
complètement.
Il formait une protection naturelle du rivage.
Ces
galets sont mobiles, car ils sont soulevés lar les
vagues lorsque celles-ci sont suffisamment fortes et ils sont
alors entraînés par le courant. Ils se déplacent
('ils "migrent") donc lors des tempêtes,
par "dérive littorale".
Ils sont poussés par les courants de marée,
qui, à Vierville, sont plus puissants vers l'est pendant
le flot (la marée montante dure 4h30 en moyenne)
que vers l'ouest pendant le jusant (la marée descendante
dure 7h00 en moyenne).
Tous
ces galets sont issus de l'érosion des falaises de roches dures de la pointe
de la Percée.
[D'après des études
faites par des spécialistes, la Percée est une zone
de divergence des transports sédimentaires par dérive littorale.
Entre la Percée et Grandcamp, les galets et sédiments
se déplaceraient donc lentement le long du littoral vers l'ouest]
Sous l'effet des chocs, les galets s'usent, diminuent
de dimension en s'arrondissant, et pendant leur déplacement
vers l'est .
La
grosseur des galets est donc globalement décroissante
en allant vers l'est d'Omaha Beach, sous le double effet
de la vitesse de migration plus forte pour les petits que
pour les gros, et aussi parceque les galets les plus éloignés
de leur source (la Percée) ont subi l'érosion
pendant plus de temps. Ainsi par le passé, les
galets de la plage de Colleville étaient déjà
d'assez petite dimension, comparés à ceux que
l'on trouvait à Vierville (voir les cartes postales
ci-dessus).
Cette migration des galets vers l'ouest, depuis leur
réservoir de la Percée, si elle n'est pas
entravée par des obstacles, représenterait un
ordre de grandeur de 1 à 2 km en 50 ans.
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Un gros cordon de petits galets à Colleville avant
la guerre
les galets devant "Les Moulins" (St-Laurent)
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Aujourd'hui,
et pour diverses raisons, la situation est très différente.
Il n'y a pratiquement plus de galets sous la route côtière
de Vierville. Lorsque le sable se retire naturellement et temporairement,
les galets que l'on voit sont sur de faibles épaisseurs et la tourbe
sous-jacente est souvent visible.
Par contre il existe des masses énormes de galets à
l'ouest du ponton Américain échoué sous la
descente de Vierville.
En mars 2008, le cordon de galets à l'ouest du ponton
est très important
|
Les
raisons de ces différences constatées aujourd'hui sont
facilement explicables.
D'abord
s'il y a moins de galets aujourd'hui, c'est
parceque le Génie Américain a exploité sans
limites le cordon de galets pour ses besoins de création
et d'entretien de routes et de pistes diverses. On ignore la quantité
prélevée, mais on la suppose très importante
par rapport à la masse du cordon. Cette exploitation a duré
plusieurs mois de l'été à l''automne 1944.
Seconde
raison, les galets cherchant à migrer en permanence
vers l'Est, ce flux régulier a été bloqué
depuis 1944 par le barrage que forme sous Vierville un ponton
américain échoué depuis le 20 juin 1944
(ponton américain type RCP
de dimension approximative 20mx15m, destiné aux quais
flottants du Mulberry).
Ce ponton est toujours en place actuellement,
mais la topographie des lieux a progressivement complètement
changé.
Au début le transit de galets devait être peu
affecté car le ponton était séparé
du cordon de galets.
Ensuite et en quelques années, le ponton a induit
la croissance d'un langue de sable qui l'a relié au cordon
de galets (voir photos de 1952). Ce sable a fini par fermer
le passage de l'eau entre le ponton et les galets aux marées
hautes de plus en plus fortes. Le transit du sable et des
galets a ainsi été complètement arrêté
entre ponton et rivage.
Le cordon de galets à l'ouest du ponton s'est
engraissé de plus en plus, car le réservoir
de la Percée continuait d'envoyer du galet vers Vierville
(voir photo de 1975).
L'absence actuelle de galets sur la plage de Vierville - St-Laurent
s'expliquerait donc, non seulement par les prélèvements
US, mais aussi par l'arrêt de l'alimentation par l'ouest
et par la migration du cordon restant vers St-Laurent et Colleville,
sur 60 ans.
Aujourd'hui,
plus on va vers l'Est sur la plage Omaha Beach, plus les galets
en cordon se retrouvent nombreux (situation actuelle à
Colleville).
A l'ouest du ponton on constater une accumulation
très importante de galets depuis 60 ans.
Mais en fait cette accumulation a été masquée
par les remblaiements effectués dans cette zone par
la commune pour créer des surfaces de parkings en empiétant
sur l'estran maritime.
Ces remblais ont été très progressifs,
sur de nombreuses années, au fur et à mesure des
excédents de déblais à l'occasion de travaux
dans la région. De ce fait, au fur et à mesure
que le cordon de galets s'engraissait, il était recouvert
par de nouvelles couches de remblais divers. Cet agrandissement
du parking a pris fin au début des années 90,
avec la mise en place d'enrochements de protection sur toute
la côte entre Vierville et St-Laurent (et aussi au delà).
Ces enrochements à l'ouest du ponton, appuyés
sur celui-ci, ont recouvert complètement le cordon de
galet existant. Ensuite le cordon s'est reconstitué par
devant, comme on peut le voir actuellement, une quinzaine d'années
après, déjà important et s'engraissant
chaque année un peu plus
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Cette situation devrait évoluer dans les
années à venir, car le cordon de galet qui s'accumule
chaque année un peu plus à l'ouest du ponton, va finir
par le contourner. Ensuite la migration régulière des
galets vers l'est pourra alors reprendre et on peut penser que dans
10, 20 ou 40 ans les galets réapparaîtront sur Omaha
Beach, comme avant la guerre.
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