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Les plages, dunes et falaises de Vierville

 

Géographie et essai d'histoire géologique de ces plages et falaises

 

 

La plage de sable de Vierville

La plage de sable de Vierville s'étale sur un estran recouvert par la marée 2 fois par jour.
La marée est forte, avec un marnage variant à peu près entre 1m 50 (morte eau) et 7m 50 (vive eau).

Lors des très grandes marées, l'estran est large de 300 à 400 mètres et présente une pente faible, en moyenne 1,5%. Cette pente se redresse au voisinage de la laisse de haute mer, passant à des valeurs de l'ordre de 5% au voisinage de la digue.

Cet estran présente une succession de barres et de bâches (les nauds, ou noues dans la patois local), longitudinales, de formes très variables à court ou moyen terme.
Le nombre de barres peut varier de 2 à 5, les périodes de faible agitation des vagues permettant au système de se construire, alors que les périodes de fortes mers le détruisent, réduisant le nombre des barres. Des chenaux transversaux irréguliers permettent la vidange des bâches lors du jusant.
Devant l'estran, la plage sous-marine se poursuit avec une faible pente analogue et présente au moins 1 ou 2 barres successives supplémentaires sous-marines.


la légende de cette carte postale
ancienne parle de la "noue aux cailloux"



La plage lors d'une marée basse moyenne, avec ses barres de sable et ses bâches ou noues (on peut compter 3 barres ce jour là, plus une submergée)


La plage a fait l'objet d'études diverses dans le cadre de l'université de Caen. Voir notamment ces thèses universitaires:
1 - Thèse sur la plage à barres de sables d'Omaha Beach et son évolution, présentée par Alexis Stépanian le 6 décembre 2002

2 - Thèse sur la géologie de la baie de Seine à l'époque quaternaire, présentée par Massinissa Benabdellouahed le 11 juillet 2011

Voir aussi la page "Boulevard de Cauvigny"


Avant 1895 et donc avant tous les aménagements actuels, la côte était protégée naturellement contre la mer par un important cordon de galets de grosseurs diverses, qui bordait la plage.

Du sable, apporté par la mer et le vent, recouvrait parfois le cordon de galets et s'accumulait en arrière pour former un cordon dunaire.
Ce cordon de galets se découvrait lors des tempêtes par fortes marées.


Lors des fortes tempêtes (par coefficient de marée supérieur à 100/110, et par vents de NE de force supérieure à 7/8), ces galets étaient soulevés et mobilisés et se déposaient sur le cordon littoral que les vagues franchissaient parfois, inondant le marais situé au pied de la falaise morte.

Derrières le cordon dunaire, s'étendait une zone marécageuse maritime, (qui subsiste à l'état naturel aujourd'hui à Colleville, en dessous du cimetière américain). Dans ses parties bâties de Vierville, cette zone est parfois remblayée.
Elle est basse, pouvant être parfois à 3 mètres sous le niveau de la route, les parties les plus basses étant donc à environ 1 mètre au dessous du niveau de pleine mer de vive eau.
Cette zone basse est sujette à des remontées de nappe phréatique en périodes de fortes pluies.

Le site étant marécageux, les possesseurs de presses à cidre y venaient en août et septembre pour y couper des roseaux de quatre pieds pour placer entre les lits de pommes coupées déposées sur les pressoirs.


En janvier 1995, une période très pluvieuse a inondé les terrains bas en arrière de la route.
Ci dessus, terrains Voisin, Lebrec, Mathy

Ces remontées brutales ne durent pas, car l'eau finit par percoler plus ou moins rapidement sous la route en direction de la plage à marée basse.





Janvier 1995, remontée de nappe dans les terrains Cordelle, la zone inondée s'étendait sur 40 mètres et a subsisté plusieurs jours



Une route côtière a été construite vers 1895 à l'initiative du maire, Etienne de Cauvigny. Plus tard la Commune a donné un nom à cette route: le boulevard de Cauvigny. Mais cette route, située en gros sur les cordon littoral, non revêtue de bitume, approximativement 2 mètres audessus des pleines mers, était bordée par le cordon de galet qui, on l'a vu de temps en temps, n'était pas une protection.


Notamment en 1909, une tempête exceptionnelle de NE a sévi sur toute la côte du Bessin. La ville de Grandcamp et ses pêcheurs locaux avaient été particulièrement affectés, avec des dégâts considérables, certaines barques de pêche ayant été soulevées et projetées par les vagues dans les rues de Grandcamp.


Le front de mer à Grandcamp, 28 octobre 1909

Tempête du 28 octobre 1909, à Grandcamp

A Vierville, les photos prises devant la villa Mathy nouvellement construite, montrent une chaussée couverte de gros galets et les terrains de la zone marécageuse complètement remplis d'eau.


A Vierville, la tempête de 1909 devant la villa Mathy, avec les galets couvrant la route et les terrains bas inondés



L'estran est maintenant bordé le long de la route par une digue maçonnée au profil en pente, construite sans parapet, vers 1936 pour les 600 premiers mètres à partir de Vierville.

Elle a été complétée en 1950, sur 1500 mètres environ, jusqu'à Saint-Laurent, mais avec un efficace parapet-gardecorps en béton, de 1 m de hauteur et formant brise-lame. L'inauguration datant de 1950, les travaux ont dû commencer vers 1948.

En 1955, elle a été prolongée vers l'ouest entre le bunker de la garde Nationale et la descente maçonnée pour bateaux qui a dû être construite en même temps.

En 1994, le parapet de la prolongation vers St-Laurent a été arasé à 40cm de hauteur, pour dégager la vue des automobilistes et permettre aussi aux promeneurs de s'asseoir facilement. En contrepartie la route est redevenue un peu plus vulnérable aux vagues de tempête et aussi aux apports de sable (notamment par vents d'Est). Son entretien est donc plus coûteux.

Depuis 1995/96 approximativement, un cordon artificiel de gros enrochements a été mis en place le long de cette digue et aussi sous le terreplein remblayé par la commune devant la rue de la Percée. Ce cordon a eu pour effet d'améliorer nettement la protection de la route contre les vagues de tempête, et certainement de mieux protéger la digue maçonnée qui est tout de même assez fragile. Périodiquement son parement percé doit être réparé (à charge du Département).


(détails) Remarquer le chantier de construction de la digue en 1936, avec une sonnette pour foncer des pieux de fondation


Le prolongement de la digue et la descente à bateaux construits vers1955, la passerelle de 1975 - photo de 2005










Le chantier de construction de la digue en 1950


La nouvelle digue de 1950, avec son parapet de 1 mètre, à son début devant la villa les Hortensias.


vers 2010, le parapet de la nouvelle digue, arasé en 1994


Au delà de la zone marécageuse basse, s'élève une falaise "morte", haute d'un peu plus de 30 mètres, de pente modérée, constituée par des couches de roches tendres, marnes de Port-en-Bessin, (des marno-calcaires du bathonien inférieur, J2a), couches surmontées au sommet des plateaux par de couches plus dures de calcaires de Saint-Pïerre-du-Mont, (du bathonien moyen, J2b).

Ces couches dures ont été exploitées parfois pour construire en moellons les premières villas de la plage. La trace de ces petites carrières est encore visible aujourd'hui.

La pente de cette falaise morte est recouverte d'un mélange d'éboulis de roches (marno-calcaires ou calcaires), et de sable que le vent de mer apporte en grandes quantité depuis des millénaires et encore aujourd'hui.

La pente est recouverte d'une végétation naturelle, généralement de l'herbe (chiendent), dans laquelle se cache, entre autres animaux (lapins, fouines, etc..), de nombreuses vipères. Parfois l'herbe fait place aux ronciers lorsque le terrain est rocailleux. Quelques arbres survivent assez mal sur cette pente, on y voit par exemple des frênes et des aubépines que le vent transforme curieusement en buissons aplatis.

A la base de la falaise morte, on rencontre des épaulements aplatis qui sont la trace des banc plus durs de la couche de passage vers le bajocien supérieur (calcaires à spongiaires J1c), couche qui est bien visible au pied de la falaise vive entre Colleville et Port-en Bessin.

La falaise morte s'étend sur tout l'ensemble Omaha Beach, et elle est encadrée à l'ouest et à l'est par des falaises vives, verticales et attaquées directement par la mer.


Vues d'ensemble de la falaise morte de Vierville, parties Est et Ouest



Détails de la falaise morte de Vierville, à l'ouest de la villa Hardelay

La falaise morte d'Omaha Beach a été modelée sur une falaise vive analogue à celle figurée ci-contre.
Notre falaise morte n'est plus attaquée par la mer, mais elle subit l'érosion des pluies et les apports de sables apportés par le vent.
Il en résulte une pente modérée faite d'éboulis de pierres et de sable éolien, partout où les roches en place sont des marno-calcaires assez tendres.
Des ressauts plus verticaux marquent les bancs de roches plus dures, sur lesquels les villas s'accochent pour y rechercher un peu d'altitude.


Coupe type des falaises entre Colleville et Port-en-Bessin


1985, de nombreux lapins, comme celui-ci, peuplent la falaise morte, qu'elle soit naturelle ou aménagée en jardins

 

Vers l'ouest et la pointe de la Percée, le paysage du rivage de Vierville change complètement, il n'y a pas de route sous une falaise verticale de 30 à 40 mètres, laquelle s'éboule régulièrement sous l'effet des érosions marines et pluviales (la côte s'érode actuellement en moyenne de 20 mètres par siècle).

Ces falaises sont constituées par les couches de calcaires de St-Pierre du Mont (bathonien moyen J2b). Ces couches sont épaisses de 45 mètres au total, assez hétérogènes, parfois dures, parfois plus tendres et marneuses.
Elles constituent l'ensemble des falaises à l'ouest de Vierville, la pointe de la Percée et la pointe du Hoc. Certaines couches plus dures à la Percée sont à l'origine de la plupart des galets d'Omaha Beach.

Sous ces falaises vives, la plage de sable disparait progressivement pour faire place à un "platier" rocheux recouvert lui aussi par la marée.

Dans cette zone, le sable puis le platier sont bordés par un cordon de grosses pierres se transformant progressivement en galets et en sable.

La commune de Vierville ne s'étend pas au delà de 600 mètres environ de ces falaises verticales, laissant la place après à la commune voisine de Louvières sur laquelle se trouve la pointe de la Percée.







Le début de la falaise morte


Au delà de la limite de Vierville, se trouve la falaise bordant la commune de Louvières, avec la fosse de la Pêcherie et la pointe de la Percée




La falaise morte dans la zone de la commune de Vierville



1963, falaises de Vierville pendant le gel


D'un point de vue géologique, toutes ces falaises ont été modelées lors des transgressions marines qui ont coïncidé avec les périodes chaudes entre les dernières périodes glaciaires, notamment les 2 dernières. La fonte des immenses glaciers qui couvraient le nord de l'Europe (et s'avançaient parfois aux périodes les plus froides jusque sous nos latitudes) engendrait de écoulements d'eau importants. Nos petites vallées qui entaillent la falaise actuelle sont des vallées fossiles de rivières importantes.


Paléo environnement à l'époque du maximum glaciaire, il y a 20000 ans
En regardant plus en détail, lors des 2 dernières périodes glaciaires:
[entre 200.000 et 100.000 ans
et entre 80.000 et 10.000 ans (avec un maximum glaciaire il y a 20.000ans), avant l'époque actuelle]
le niveau de la mer était descendu entre 40 et 120 mètres plus bas qu'aujourd'hui, l'eau des océans étant piégée par des glaciers couvrant notamment toute l'Europe du Nord

. La Manche était alors une plaine couverte de toundras ou de forêts, en fonction des températures, parcourues par quelques tribus de chasseurs préhistoriques, notamment des hommes de Néanderthal, puis lors de la dernière glaciation des hommes modernes (homo sapiens).
[Ceux ci étaient venus d'Afrique par le Moyen-Orient, et se sont installées en France il ya 35.000 ans (civilisation Aurignacienne, avec les grottes ornées de peintures rupestres), coïncidant avec la disparition des derniers hommes de Néanderthal]

Avec le réchauffement actuel, commencé après le pic du froid il y a 18.000 ans environ, le niveau de la mer a remonté, cette transgression marine recouvrant progressivement en 10.000 ans toute la plaine de la Manche et ses forêts. [Par exemple le détroit du Pas de Calais s'est ouvert il y a quelques 7/8000 ans seulement]. Remarquons que la vitesse moyenne de cette remontée n'était pas exagérée, seulement 1 à 2 m par siècle en moyenne, même si des vitesses plus rapides ont dû être constatées lors de certaines périodes.

C'est au cours de la fonte des glaces que des rivières importantes ont façonné les collines de Vierville, en coulant en direction d'une Seine qui coulait elle-même au milieu de la Manche pour se jeter dans l'Atlantique au nord de la Bretagne. La Seine était alors un fleuve colossal de 25 km de largeur coulant d'Est en Ouest au milieu d'une "Manche" asséchée et couverte de forêts.

Les vestiges de cette forêt se retrouvent sous forme d'épaisses couches de tourbe que l'on voit apparaître encore parfois aujourd'hui sous le sable de la plage de Vierville.

[Les fouilles de ces tourbes près de Ver-sur-Mer ont révélés des traces intéressantes de cette occupation humaine].


(détails) Traces des exploitations artisanales anciennes de tourbe

La plage de Vierville a été le siège d'exploitations de tourbe, avant la guerre et même aussi pendant la guerre.
C'était une ressource de combustible gratuite, mais exigeant des efforts importants pour la retirer puis la transporter.
Ci-contre une photo qui montre, une année où il y avait peu de sable, le banc de tourbe sous-jacent. Ce banc est profondément entaillé régulièrement par les anciens ramasseurs de tourbe.

La tourbe était mise à sécher
près du foyer ouvert dans la salle commune de la ferme, puis après quelques jours elle pouvait servir à son tour de combustible pour la cuisine faite directement dans l'âtre.


vers 1985, un trou de bombe du 6 juin 1944 a laissé un bourrelet de tourbe sur la plage (Simone Cordelle au bord du bourrelet du cratère de bombe)

Ci-dessous, la trace d'un cratère d'obus dans la tourbe


Les galets de Vierville

Avant 1944, partout, la laisse de haute mer étaient bordée par un important cordon de galets de grosseurs diverses (jusqu'à 20 mètres de largeur, et d'épaisseur variable à la fois dans le temps et le long du rivage).

Le sable de la plage recouvrait parfois ces galets, mais généralement le cordon était suffisamment important pour ne pas disparaître complètement.

Il formait une protection naturelle du rivage.


Ces galets sont mobiles, car ils sont soulevés lar les vagues lorsque celles-ci sont suffisamment fortes et ils sont alors entraînés par le courant. Ils se déplacent ('ils "migrent") donc lors des tempêtes, par "dérive littorale".
Ils sont poussés par les courants de marée, qui, à Vierville, sont plus puissants vers l'est pendant le flot (la marée montante dure 4h30 en moyenne) que vers l'ouest pendant le jusant (la marée descendante dure 7h00 en moyenne).

 

Tous ces galets sont issus de l'érosion des falaises de roches dures de la pointe de la Percée.

    [D'après des études faites par des spécialistes, la Percée est une zone de divergence des transports sédimentaires par dérive littorale. Entre la Percée et Grandcamp, les galets et sédiments se déplaceraient donc lentement le long du littoral vers l'ouest]


Sous l'effet des chocs, les galets s'usent, diminuent de dimension en s'arrondissant, et pendant leur déplacement vers l'est .
La grosseur des galets est donc globalement décroissante en allant vers l'est d'Omaha Beach, sous le double effet de la vitesse de migration plus forte pour les petits que pour les gros, et aussi parceque les galets les plus éloignés de leur source (la Percée) ont subi l'érosion pendant plus de temps. Ainsi par le passé, les galets de la plage de Colleville étaient déjà d'assez petite dimension, comparés à ceux que l'on trouvait à Vierville (voir les cartes postales ci-dessus).

Cette migration des galets vers l'ouest, depuis leur réservoir de la Percée, si elle n'est pas entravée par des obstacles, représenterait un ordre de grandeur de 1 à 2 km en 50 ans.


Un gros cordon de petits galets à Colleville avant la guerre


les galets devant "Les Moulins" (St-Laurent)
















Le banc de gros galets (15 à 25 cm) à Vierville,avant guerre

(détails)


(détails)
Plusieurs épis transversaux en bois avaient été construits avant la guerre devant Vierville, peut-être pour mieux stabiliser le sable sur la plage. Ces épis limitaient le déplacement des galets, sans l'empêcher, car ils étaient souvent "submergés" par le cordon. Des vestiges de ces épis sont toujours visibles actuellement


Aujourd'hui, et pour diverses raisons, la situation est très différente. Il n'y a pratiquement plus de galets sous la route côtière de Vierville. Lorsque le sable se retire naturellement et temporairement, les galets que l'on voit sont sur de faibles épaisseurs et la tourbe sous-jacente est souvent visible.
Par contre il existe des masses énormes de galets à l'ouest du ponton Américain échoué sous la descente de Vierville.


En mars 2008, le cordon de galets à l'ouest du ponton est très important

Les raisons de ces différences constatées aujourd'hui sont facilement explicables.

D'abord s'il y a moins de galets aujourd'hui, c'est parceque le Génie Américain a exploité sans limites le cordon de galets pour ses besoins de création et d'entretien de routes et de pistes diverses. On ignore la quantité prélevée, mais on la suppose très importante par rapport à la masse du cordon. Cette exploitation a duré plusieurs mois de l'été à l''automne 1944.

Seconde raison, les galets cherchant à migrer en permanence vers l'Est, ce flux régulier a été bloqué depuis 1944 par le barrage que forme sous Vierville un ponton américain échoué depuis le 20 juin 1944 (ponton américain type RCP de dimension approximative 20mx15m, destiné aux quais flottants du Mulberry).

Ce ponton est toujours en place actuellement, mais la topographie des lieux a progressivement complètement changé.

Au début le transit de galets devait être peu affecté car le ponton était séparé du cordon de galets.

Ensuite et en quelques années, le ponton a induit la croissance d'un langue de sable qui l'a relié au cordon de galets (voir photos de 1952). Ce sable a fini par fermer le passage de l'eau entre le ponton et les galets aux marées hautes de plus en plus fortes. Le transit du sable et des galets a ainsi été complètement arrêté entre ponton et rivage.

Le cordon de galets à l'ouest du ponton s'est engraissé de plus en plus, car le réservoir de la Percée continuait d'envoyer du galet vers Vierville (voir photo de 1975).

L'absence actuelle de galets sur la plage de Vierville - St-Laurent s'expliquerait donc, non seulement par les prélèvements US, mais aussi par l'arrêt de l'alimentation par l'ouest et par la migration du cordon restant vers St-Laurent et Colleville, sur 60 ans.

Aujourd'hui, plus on va vers l'Est sur la plage Omaha Beach, plus les galets en cordon se retrouvent nombreux (situation actuelle à Colleville).

A l'ouest du ponton on constater une accumulation très importante de galets depuis 60 ans.
Mais en fait cette accumulation a été masquée par les remblaiements effectués dans cette zone par la commune pour créer des surfaces de parkings en empiétant sur l'estran maritime.
Ces remblais ont été très progressifs, sur de nombreuses années, au fur et à mesure des excédents de déblais à l'occasion de travaux dans la région. De ce fait, au fur et à mesure que le cordon de galets s'engraissait, il était recouvert par de nouvelles couches de remblais divers. Cet agrandissement du parking a pris fin au début des années 90, avec la mise en place d'enrochements de protection sur toute la côte entre Vierville et St-Laurent (et aussi au delà). Ces enrochements à l'ouest du ponton, appuyés sur celui-ci, ont recouvert complètement le cordon de galet existant. Ensuite le cordon s'est reconstitué par devant, comme on peut le voir actuellement, une quinzaine d'années après, déjà important et s'engraissant chaque année un peu plus



La digue et le talus de galets vers le 8 juin 1944. On y voit l'importance du talus de galets avant les prélèvements faits par le Génie US


La photo montre la villa La Sauvagère en été 44, et le talus de galets dans la zone sans digue maçonnée.


La villa Les Hortensias. La photo prise fin 44, montre que le talus avait été égalisé et remonté jusqu'en haut de la digue, ce qui facilitait partout son franchissement.


Vers 1950, l'épave de ce LCT s'est remplie naturellement de galets (Colleville, Jean-Paul Hausermann)


Le ponton vers 1952, une langue de sable et galets bloque la migration des sédiments, sables et galets, vers l'Est


En 1975, les galets s'accumulaient derrière le ponton, et le remblaiment du parking avait commencé


En 1997, le remblai est terminé et protégé par un cordon de gros enrochements. Le cordon de galets existant avant cette date a donc été recouvert mais il commence à se reconstituer devant les enrochements



détails
En 2008, le cordon de galets à l'ouest du ponton est devenu très important, devant les gros enrochements posés vers 1993

Cette situation devrait évoluer dans les années à venir, car le cordon de galet qui s'accumule chaque année un peu plus à l'ouest du ponton, va finir par le contourner. Ensuite la migration régulière des galets vers l'est pourra alors reprendre et on peut penser que dans 10, 20 ou 40 ans les galets réapparaîtront sur Omaha Beach, comme avant la guerre.

 

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