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Histoire administrative ancienne de Vierville,
Saint-Laurent et Louvières,
et en particulier les
Affaires Maritimes

 

 

Avant la conquête Romaine, le Bessin était habité par la tribu gauloise des Bajocasses. César (1er siècle av JC) a rattaché ce territoire à une circonscription de l'Empire Romain appelée la 2ème Lyonnaise.
Le christianisme a été introduit dans la région au 4ème siècle par Saint Nicaise et Saint Mellon, puis des abbayes ont été fondées à Jumièges et Saint-Wandrille, assez loin du Bessin, le long de la Seine.

Les invasions des Francs (4ème et 5ème siècles) ont rattaché la province au royaume Franc de Soissons, puis au royaume de Neustrie à l’époque des rois Mérovingiens. Les premiers évêques de Bayeux, Saint Exupère puis Saint Vigor datent aussi du 5ème siècle.


Les premières incursions maritimes venant des peuples germaniques du Nord de l'Europe (des Saxons d'abord), ont été lancées peu après cette époque et se sont poursuivies sous la dynastie des Carolingiens à partir du 8ème siècle, avec des expéditions danoises et norvégiennes, les "Vikings", de plus en plus audacieuses et destructrices.


Les pillages se poursuivant, le roi de France Charles le Simple, a été amené au début du 10ème siècle, à accepter l’installation du chef danois Rollon  à Rouen, à charge pour lui de sécuriser la région attribuée et de se convertir avec son peuple au christianisme. Lui et ses hommes du Nord colonisèrent rapidement ce qui est devenue la Normandie. Rollon, devenu Duc de Normandie était alors un vassal du Roi de France, fort puissant et relativement indépendant.

Au 11ème siècle, l’arrière petit fils de Rollon, Guillaume le Bâtard, a conquis l’Angleterre. Lui et ses successeurs, devenus ainsi Rois d’Angleterre tout en étant toujours des vassaux du Roi de France en tant que Duc de Normandie, se sont opposés de plus en plus vigoureusement aux Rois de France. En 1203, le Roi de France Philippe-Auguste a finalement confisqué la Normandie, repoussant le Duc de Normandie Jean Sans Terre dans son royaume d’Angleterre. Cela n'a pas empêché les deux royaumes de continuer à s'opposer.

Notamment aux 14ème et 15ème siècles, au cours de la guerre de Cent ans (en gros de 1340 à 1455,) par 2 fois et pour de longues périodes, le Bessin avec toute la Normandie ont été sous souveraineté anglaise. Ce n’est qu’en 1450 (bataille de Formigny) que le Normandie est redevenu française, définitivement cette fois.

Sous les dominations anglaises et françaises, la Normandie a conservé ses "libertés", c'est à dire ses lois particulières : la COUTUME DE NORMANDIE (stabilisée en 1250 sous forme écrite), son tribunal appelé l’ECHIQUIER DE NORMANDIE, sa CHARTE AUX NORMANDS, et son assemblée de notables, les ETATS DE NORMANDIE.

 

Dès les Ducs de Normandie, les juridictions nommées bailliages et  vicomtés dépendaient de l'Echiquier, tribunal composé de prélats, comtes, barons, et officiers de justice de la province, qui s'assemblait, deux fois par an, à Caen, ou à Rouen, ou à Falaise ou dans quelque autre ville. Devenu sédentaire sous Louis XII, qui l’a fixé à Rouen, l’Echiquier a pris le nom de Parlement de Normandie.

Sept grands bailliages dépendaient de ce Parlement de Rouen
, dont trois en Basse Normandie : les baillages de Caen, de Cotentin et d'Alençon.
  
Le Bailliage de Caen était divisé en 5 vicomtés: Bayeux, Caen, Falaise, Vire et Thorigny.
      
L'autorité des baillis a toujours été en s'affaiblissant. Ils n'avaient conservé à la fin du 18ème siècle que le droit de convoquer l'arrière-ban et de commander la noblesse de leurs bailliages.

C’est en fait le Gouverneur Général de la Province de Normandie qui avait la réalité du pouvoir avec sous ses ordres 2 Lieutenants Généraux, l'un pour la Basse Normandie et l'autre pour la Haute Normandie. Un Lieutenant du Roi était placé dans chaque bailliage.

Plus tard (16ème ou 17ème siècle?) le Gouvernement de la Normandie a été divisé en 3 généralités de Caen, de Rouen, et d'Alençon.
Chaque généralité était subdivisée en élections, siège d'une subdélégation.
Les élections étaient divisées en sergenteries (248 pour toute la Normandie).


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Les affaires maritimes

 

 

Dès le 17ème siècle, un service de gardes-côtes avait été établi en Normandie pour prévenir les attaques anglaises et avait pris une importance considérable. Il a été réorganisé en 1755 et divisé en trois départements : Haute, Moyenne et Basse Normandie, avec des subdivisions en capitaineries et compagnies.

Le département de la Moyenne Normandie avait 11 capitaineries (comportant en tout 53 compagnies), dans les villes de Grandcamp, Honfleur, Roque-de-Rillè, Touques, Dives, Cabourg, Ouistreham, Bernières, Asnelles, Port‑en‑Bessin, et Beuzeville.

La Révolution en 1791 a fait disparaître ces institutions. Le département de l’Orne Inférieure, renommé rapidement Calvados, a été créé, subdivisé en arrondissements (Bayeux, Caen, Vire), cantons (Trévières, etc..) et communes (Vierville-sur-Mer, Saint-Laurent-sur-Mer, Louvières, etc...). Les limites de ces communes étaient calquées sur celles des paroisses qui subsistaient, dépendant toujours de leur évêché, celui de Bayeux, qui a par la suite été regroupé avec l'évêché de Lisieux. Ces divisions administratives subsistent aujourd'hui, complétées par les intercommunaliés, pays, et autres syndicats de communes

En 1900, l’administration chargée de gérer les affaires maritimes était organisée en arrondissements : 

Le 1er Arrondissement Maritime, (chef-lieu Cherbourg), avait à sa tête un vice amiral, Préfet Maritime, comprenant 3 sous-arrondissements, Cherbourg, Le Havre et Dunkerque.

Le Sous-Arrondissements de Cherbourg, était dirigé directement par le Préfet Maritime, et s’étendait de la limite Est de Bénerville à la limite sud du département de la Manche. Il comprenait 3 Quartiers Maritimes : Caen, La Hougue, Cherbourg, avec 18 stations de Gardes Maritimes, couvrant les 159 communes du littoral.

 


Le Quartier Maritime  de La Hougue était limité à l’Est par frontière Vierville sur mer / Saint Laurent sur Mer, et à l’Ouest par la frontière Rétoville / Vrasville, dans la Manche. Il comprenait le Préposat d’Isigny, et les 4 Syndicats, de Grandcamp, Carentan, La Hougue et Barfleur,

Ce quartier maritime groupait 55 communes et 2004 inscrits maritimes (en 1898), dont 34 capitaines au long cours, 63 maîtres au cabotage, 12 pilotes, 9 officiers-mariniers, 9 quartiers-maîtres, 950 matelots (dont 123 au service de l’Etat), 118 novices, 202 mousses, 29 impropres au service, 578 hors de services (les cinquantenaires), 11 retaités, 304 demi-soldiers, 191 veuves et orphelins de retraités et demi-soldiers.
Le quartier maritime abritait dans sa zone de compétence 12 armements pour le cabotage, 10 armements pour le bornage, 12 parcs à huîtres (12,9252 ha), 69 dépôts d’huîtres (48,0778 ha), 16 claires à huîtres (10,54ha).

  10 navires et 630 bateaux de pêche étaient attachés au quartier de La Hougue.

Le Syndicat Maritime de Grandcamp, comprenait les 7 communes de Géfosse-Fontenay (349 habitants), Maisy (513 habitants), Grandcamp (1704 habitants), Saint Pierre du Mont (212 habitants), Englesqueville (414 habitants), Aignerville (341 habitants) et Vierville sur Mer (412 habitants).


Grandcamp abritait une station de Gardes Maritimes.


Carte établie le 22 septembre 1826 par la Direction de l'Artillerie de Cherbourg, elle représente les fortifications côtières du Bessin jusqu'à St Vaast

De la baie des Veys à Port-en Bessin