plan du donjon de St-Laurent,
levé par Arcisse de Caumont
au milieu du 19ème siècle


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les vestiges du donjon en 1994


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vue aérienne du centre de
St-Laurent avec l'église
et le "Prieuré"


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Le vieux bâtiment classé du "Prieuré"


Le vieux puits du "Prieuré"

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Le "Prieuré"


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Le Prieuré


(détails) Le Prieuré, façade classée, dans les années 50



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Le colombier du Prieuré

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L'ancien château fort de Saint-Laurent et le domaine seigneurial

Citation de M. Arcisse de Caumont (1858)

"Au Nord de l'église, dans un herbage, on voit l'emplacement de l'ancien château au centre duquel on distingue encore quelques débris du donjon; ces restes sont intéressants, ils ne s'élèvent plus qu'à 1 mètre au-dessus du sol, mais ils montrent nettement la division du rez-de-chaussée en deux appartements; puis on voit la trace des fossés qui entouraient l'enceinte centrale, et plus loin les limites de la seconde enceinte. Les murs du donjon sont construits en arêtes de poisson." (cette particularité semble indiquer une date de construction très ancienne, vers le 11ème siècle)

On ne sait quand et comment disparut le château-fort. Probablement fut-il démantelé à la fin de la guerre de Cent Ans, comme beaucoup d'autres forteresses.
Les vestiges du château-fort, étaient parfaitement visible dans l'herbage entre l'église et le manoir du Prieuré, il y a quelques années. Malheureusement une municipalité peu inspirée a racheté l'herbage dans les années 1990 pour construire un parking et fait disparaître les ruines.

Au point de vue de l'histoire des progrès agricoles, le château de St-Laurent a un certain intérêt; en effet, l'abbé de la Rue, dans ses Recherches inédites sur différents objets, dit: "que le pommier appelé Marin-Onffroy est dû à Marin Onfroy, seigneur de St.-Laurent-sur-Mer et de Veret ,(une commune au Nord-Ouest de Formigny, aujourd'hui rattachée à Formigny), qui l'apporta de la Biscaye dans le Bessin il y a plusieurs siècles, et qui, après l'avoir cultivé sur ses terres, le répandit dans toute la Normandie"

Or, la Marin-Onfroy était une des meilleures pommes à cidre de Normandie et elle avait de plus le mérite d'être excellente cuite et de se garder plus longtemps que les autres.

Aujourd'hui, il semble que cette variété de pomme n'existe plus.

 

Histoire du domaine de Saint-Laurent
(extraits et adaptations des Notes Historiques sur le Bessin, Société Historique de Trévières)*

Après la destruction du château-fort au 15ème siècle, il est probable qu'un manoir seigneurial a été construits au voisinage, sur l'emplacement actuel de la propriété dite du Prieuré.
Il semble avoir été détruit à l'époque des guerres de Religion au 16ème siècle.
Il reste de ces constructions un vieux puits au milieu de la cour et des portes monumentales classées Monument Historique. Un vieux pigeonnier, isolé à l'Ouest de la grande cour carrée est aussi l'indice d'un domaine seigneurial.

Plus tard, au début du 17ème siècle, un corps de batiment d'exploitation, classé lui aussi, a été construit, avec une façade Ouest typique avec de petites ouvertures et des lucarnes anciennes. Les autres bâtiments de la grande cour carrée sont plus récents, 18ème (le corps de bâtiment Nord avec 2 arcades) et 19ème siècles.

Portes monumentales. - Ces deux arcades cintrées, aujourd'hui murées, sont ornées dans le style flamboyant de la fin du 15ème siècle.

La plus petite (porte bâtarde) est surmontée d'une arcature flamboyante terminée par un beau fleuron dont la pointe se prolonge et supporte un panache majestueux.
La voussure des arcades comprend plusieurs arceaux, dont l'un représente une corde formée de plusieurs filés tortillés.
Le pilastre qui sépare la porte cochère de la petite porte est une colonne triangulaire commençant en forme de contrefort et se terminant en piédestal pour une statuette longtemps absente, surmonté d'un dais de couronnement assez bien conservé.

Une statue a été replacée récemment par les propriétaires actuels.

Il est possible que cette statue soit à l'origine de l'idée qu'un Prieuré avait existé ici. C'est peu probable, ces portes étaient vraisemblablement celles du domaine seigneurial des Onfroy, seigneurs de St-Laurent et de Véret.
Ce portail a ainsi pu être construit en 1483 par Louis de Crux, seigneur de St-Laurent et la statue était peut-être celle de son patron Saint Louis (voir ci après l'histoire des seigneurs de St-Laurent).


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(détails) Le Prieuré, maison principale, dans les années 50

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(détails) Le Prieuré


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Le portail ancien du "Prieuré" (1470)


(détails) Le Prieuré, façade classée, dans les années 50


(détails)le pigeonnier en contre jour


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Le vieux portail du "Prieuré" 1470

Les anciens châtelains de St-Laurent. -
(extraits et adaptations des Notes Historiques sur le Bessin)

Avec la part de Dieu les anciens seigneurs de Saint-Laurent firent celle des pauvres. Ils donnèrent notamment douze boisseaux d'orge à prendre chaque année sur leur moulin, à l'Hôtel-Dieu de Bayeux. Les archives de cet établissement charitable conservent les noms des châtelains en des papiers relatifs à cette rente. On y trouve le bail fait en 1483 devant Arthur et Allain Desmaires, tabellions à Bayeux, du moulin de Saint-Laurent à Fleury Furon par Louis de Crux, seigneur du lieu, époux de Robine Carbonel. Cette dame de Saint-Laurent descendait vraisemblablement de Robin Carbonel qui, le 14 septembre 1386, rassembla neuf arbalétriers du Bessin habillés de drap rouge et bleu mi-partie, pour les conduire à Honfleur en vue d'une offensive contre les Anglais. (Histoire du Bessin, par M. de Laheudrie, tome 1er, p. 193.)

Louis de Crux, seigneur de Saint-Laurent, était d'une famille possessionnée dans le Bessin dès le 13ème siècle. (Le Livre Rouge de Bayeux nous apprend qu'en novembre 1277, Julienne de Crux échangea avec son fils, Hervé, les rentes qu'elle possédait à Bretteville-l'Orgueilleuse, à Saint-Loup et à Vaucelles, près Bayeux, contre celles que le dit Hervé percevait à Saon et à Saonnet. Après son décès tout devait revenir à ses fils Robert et Hervé.)

Les armes des de Crux étaient " d'azur à 2 bandes d'argent accompagnées de 7 coquilles de mesmes posées 2 au chef senestre, 3 an milieu et 2 au bas à la droite du dit écu. "  On les voyait au Mont Saint-Michel dont plusieurs de Crux furent les défenseurs avec les Paynel, les d'Estouville et les Carbonel. Ces mêmes armes figurèrent-elles au tympan de la plus petite des deux portes que Louis de Crux aurait fait construire vers 1483 et qui subsistent actuellement? Sa piété envers Saint Louis, son patron et son lointain aïeul maternel, nous permet de supposer que la statuette du saint roi fut placée sur le piédestal, encore visible ainsi que le dais lui servant d'abri et de couronnement.

Au 16ème siècle, cent ans plus tard, la statue de Saint Louis avait probablement déjà disparu, car dans les tristes jours où les Français se.divisèrent en catholiques et en protestants, ceux-ci brisèrent la plupart des Saintes Images. Comme la plupart des gentilshommes du Bessin, Marin Onfroy, seigneur de Saint-Laurent, prit la religion Réformée, surtout pour manifester son opposition au Roi.

L'an 1616, Jeanne Onfroy, fille de Pierre, seigneur de Saint-Laurent et de Véret, préparait le changement du nom des châtelains de ces localités en donnant sa main au seigneur du Quesnay, Jean Le Blais, trésorier de France à Caen.

Avant la fin du 17ème siècle, par le mariage de leur petite fille, les domaines de Saint-Laurent et de Véret passent à Louis Voisin, baron de Bourgtheroulde, procureur au parlement de Rouen et, après la mort de celui-ci, à son fils, Louis-Charles Voisin.

A ce châtelain, en 1708, succèdent sa soeur et son beau-frère Francois Le Cordier de Bigards, marquis de la Londe, dont les descendants, notamment les Vaugiraud en 1842, conservent des propriétés à Saint-Laurent et à Véret jusqu'au 20ème siècle.

La famille des héritiers du marquis de la Londe ont vendu en 1912 l'emplacement de l'ancien manoir, les belles portes et la ferme du Quesnay à M. Seguy-Fabre, qui les a recédés en 1923 à M. Léopold Carteret, éditeur d'art, qui a renommé la propriété "Le Prieuré".

L'ensemble a été acheté par M. et Mme Jean Cordelle en 1948, puis séparé en 3 entre 1988 et 2002. Il est actuellement propriété de la famille Guillaume et de 2 autres propriétaires.

Vous trouverez ci-après des détails sur les héritiers successifs du domaine.

 

LES ONFROY DE VERET (VEREZ)

Les ancêtres des Voisin et des Le Blais de Véret furent les Onffroy. Les plus anciens que nous connaissions, Estienne et Marin Onffroy comparurent, le 6 mai 1499, devant les tabellions de la sergenterie de Tour comme donateurs à leur église de Véret d'une rente annuelle de six boisseaux de blé à prendre sur une terre sise à Louvières.

Le sus-dit Marin Onffroy, premier du prénom, pourrait être celui qui rapporta, d'une expédition militaire en Biscaye, les pépins ou les greffes de la pomme à cidre dès lors vulgarisée sous le nom de Marin Onffroy, dans notre région, Marin Auffray ou Marinoffroy ailleurs.


Le Blason des Onfroy

Un second Marin Onffroy, seigneur de Véret et de Saint-Laurent eut, au moins quatre enfants: sa fille, Marie, épousa, en 1549, Gilles de Marguerie de Colleville. Les trois fils, Jean, Pierre et Marcel, s'établirent à Véret, à Saint-Laurent et à Vierville. En même temps que leur père, Marin, ces Onffroy avaient été déclarés nobles par lettres de François 1er données à Fontainebleau en 1543 et vérifiées en 1544. Leur écusson était d'argent au chevron de gueules accompagné de trois trèfles de sinople 2 et 1 ; c'est-à-dire sur fond blanc, un chevron rouge avec trois feuilles de trèfle vert. Cet écusson se voit encore, au Grand Véret, sculpté au haut d'une colonnette élevée sur le mur du logis actuel, à la naissance de la toiture dans le style de la renaissance (fin du seizième siècle).

Comme seigneur de Véret et de Saint-Laurent, Jean Onffroy succéda à son père, Marin, mais les biens furent partagés: Jean eut le Grand Véret, Pierre le Vieil Véret et Marcel la terre et le moulin de Saint-Laurent. Celui mourut pendant la minorité de ses enfants avant 1556, car en cette année, leur oncle et tuteur, Gilles de Marguerie (époux de Marie Onffroy), reconnut douze boisseaux d'orge dus sur le moulin de Saint-Laurent à l'Hôtel-Dieu de Bayeux au nom des enfants de Marcel Onffroy., L'un de ceux-ci fit ses preuves de noblesse en 1599, en même temps que son oncle Pierre, du Vieil Véret, et ses cousins Michel, habitant à Asnières, et François, petits-fils de Jean. Par diverses circonstances, les descendants de Marcel Onffroy s'éloignèrent du berceau des aïeux et joignirent à leur nom celui de Vérez, se prononçant comme notre Véret.

En 1607, Pierre Onffroy, devenu seigneur de Véret et de Saint-Laurent, après la mort de Jean, son père, fit l'aveu des fiefs de Saint-Laurent et d'Aubigny en Vierville ; ces fiefs passèrent, avec la main de Jeanne, sa fille, au Trésorier de France, Jean Le Blais, en 1616; celui-ci acheta une rente de Lambert Onffrov, fils de Charles…

LES LE BLAIS ET LES VOISIN DE VERET

L'an 1616, Jeanne Onffroy, fille de Pierre, seigneur de Véret, et de Saint-Laurent, préparait la transmission du Grand Véret et autres biens en donnant sa main au seigneur du Quesnay (de Graye-sur-Mer), Jean Le Blais, trésorier de France, à Caen, comme l'avait été son père Robert Le Blais. Celui-ci était le fils de Jacques qui avait eu pour père Guillaume et pour grand-père Gilles Le Blais, héraut d'armes de Louis d'Orléans. Devenu roi de France sous le nom de Louis XII, ce prince anoblit Gilles Le Blais en 1492. L'arrière petit-fils, Robert Le Blais, reconnu noble les 24 février et 28 juin 1594, avait, pour écusson " de sinople au chevron d'or accompagné de trois branches; de chêne du même, fruitées chacune de trois glands aussi d'or, mis en trèfle 2 et 1 ". Reçu trésorier de France à Caen, le 21 mars 1589, Robert Le Blais eut pour successeur son fils, Jean, qui prit la direction du bureau des finances le 11 janvier 1612, quatre ans avant son mariage avec l'héritière de Véret et de St-Laurent. Dans sa maison de Caen, le 15 juillet 1620. il eut l'honneur de recevoir le roi Louis XIII, venu pour reprendre le château de Caen, qui avait été abandonné par son gouverneur, le chevalier de Vendôme, entre les mains d'un subalterne nommé Prudent.

Du mariage de Jean Le Blais et de Jeanne Onffrov, naquit Jean Il Le Blais, seigneur de Véret et de Saint-Laurent, lequel épousa Valentine le Sens, descendant de Charlemagne, par son aïeul maternel, Guillaume de la Luzerne, marié à Jeanne de Meullant, celle-ci étant la petite-fille, au 8ème degré, d'Elizabeth de Vermandois.

En 1667, le seigneur de Véret et de Saint-Laurent, Jean Il Le Blais, fit reconnaître sa noblesse personnelle par l'Intendant Chamillard, en même temps que ses cousins Gabriel Le Blais, de Saint Germain-du-Pert, et Jean Le Blais, baron de Crépon, dont la fille, Marie-Marguerite, épousa Alexandre Costé, marquis de Saint-Suplix, conseiller au Parlement.

Lorsqu'en 1652, Jean 1er Le Blais quitta le Bureau des finances de Caen, il habita Véret. Bien qu'il ne fut pas présentateur à la cure, il fournissait tout ce qui était nécessaire à l'église, percevant les fruits du cimetière et ce qui pouvait revenir au trésor, d'après le procès-verbal d'une visite de l'archidiacre des Veys, le samedi 21 juin 1654. Jean Le Blais est alors appelé " sieur de la Chapelle ", nom qu'il prenait dès 1634 dans un acte relatif au " Fournet " d'Asnières avec ceux de Saint-Laurent, Ver et Véret. Plus simplement, son fils Jean II Le Blais est qualifié sieur de Quesnay dans l'acte de décès de son serviteur, Nicolas Vautier, inhumé à Véret, le 15 octobre 1676...

Par le mariage de la fille du sieur Le Blais, ses domaines de Véret, Saint-Laurent et Aignerville passèrent à Louis Voisin, baron de Bourgtheroulde, procureur ait parlement de Rouen, et après la mort de celui-ci, à son fils Louis-Charles Voisin, président au Parlement de Paris.

Testament d'un seigneur de Véret. - Conseiller du Roi au Parlement de Paris, Louis-Charles Voisin, baron de Bourgtheroulde, seigneur de Saint-Laurent, mourut jeune encore le samedi 7 juillet 1708 ; son corps fut transféré de l'église de Véret en celle de Bourgtheroulde, où était le caveau de la famille Voisin. Son testament fut fait au château de Véret, en présence de messire Clément Lillement, prestre prieur de Venoix, et de messire Pierre Furon, prêtre habitué à Saint-Laurent-sur-Mer. Le baron commence par recommander son âme à Dieu, à la bienheureuse Vierge Marie et à tous les saint. Il laisse pour héritières ses deux sœurs - Marie, qui avait épousé en 1692 François Le Cordier de Bigards, marquis de la Londe, et Marie-Catherine, fiancée à leur cousin Costé de Saint-Suplix. Il souhaite, veut et entend que la pension de son oncle, le révérend Père Voisin, soit augmentée de 300 livres sa vie durant, pareillement celle de sa tante Mme de Saint-Paoul, religieuse, à compter du jour où il va mourir ; il lègue mille livres aux pauvres de ses paroisses de Haute et Basse-Normandie (Bourgtheroulde, Saint-Laurent, Véret et Aignerville), à distribuer par le doyen de Bourgtheroulde, six mille aux sus-dits pauvres à distribue par le doyen ou par les curés suivant les ordres du doyen, à proportion des besoins ; deux cents livres aux capucins de Bayeux pour célébrer 400 messes, cent livres à ceux de Caen pour 200 messes, autant aux Jacobins, aux Cordeliers et aux Carmes ; à chacun des pauvres de l'Hôpital général de Caen, cent livres à charge de prier pour le salut de son âme; à M. Bonamour, avocat au Parlement de Paris, la bibliothèque de sa maison de Paris, rue Saint-Thomas-du-Louvre, à sa tante, Mme de Saint-Suplix, son portrait peint par Rigaud, à Mme Lenoir, femme de charge, mille livres avec le vieux linge de table servant à Paris, au sieur de Saint-Jean, son valet de chambre, 6.000 livres avec sa garde-robe ; au notaire de Bourgtheroulde, 600 livres ; à André Hervieu, son muletier, 300 livres ; à son cuisinier, 100 livres ; à Catherine, femme de Buret, fondeur, qui l'a élevé, 200 livres de rente viagère ; 20 livres à son jardinier. En plus, il donne 13.200 livres au doyen pour partager aux personnes désignées dans le secret ; il entend que les fondations de son père, M. de Saint-Paoul, et de son aïeule, Mme de Saint-Paoul, soient payées à la collégiale de Bourgtheroulde et à Saint-Jean-de-Rouen, en conformité de leurs testaments et des paiements faits jusqu'à ce jour.

Il donne à Folloppe, cuisinier à Rouen, 200 livres ; à ses hommes d'affaires : Pillon, 400 livres ; Barbé, de Caen, 2.000 livres ; à ses laquais, postillon et portier, à chacun 50 livres en sus de leurs gages; à l'église de Bourgtheroulde, pour sa décoration, 200 livres. Il entend que ses héritiers déchargent MM. de Coupesarte de la moitié de la rente dont ils sont caution pour son oncle, feu du Quesné (nom d'un fief de Graye, dont l'un des Le Blais était seigneur), Enfin, voulant le bonheur d'une fiancée, en sa qualité de frère et de tuteur, le baron exprime le désir que " sa sœur, Catherine Voisin, soit épousée par M. de Saint-Suplix. en obtenant de l'Eglise dispense de parenté (Costé de Saint-Suplix, fils d'Alexandre, marquis de Saint-Suplix, et de Marie Le Blais, était le cousin germain de Catherine Voisin, fille de cette marquise de Saint-Suplix.

Ayant reçu les sacrements du curé de Véret, le testateur ne pouvait mentionner celui-ci dans ses dispositions testamentaires ; d'autre part, Pierre Furon, prêtre de Saint-Laurent, étant l'un des témoins désignés précédemment, reçut sans doute de main à main la somme destinées à son église. Quant aux messes, elles se célébraient plus rapidement dans les communautés religieuses, car les paroisses avaient de très nombreuses fondations, ainsi celle de Saint-Laurent possédait, avant 1789, dix portions de terres grevées de messes ou obits.

L'exécuteur testamentaire désigné par le baron était le doyen de Bourgtheroulde ; dans le plus bref délai, selon la volonté du testateur, il fallait acquitter les legs en puisant dans les réserves du défunt et si besoin, en liquidant quelques-uns des biens qu'il laissait à ses deux sœurs. Celles- ci chargèrent le mari de l'aînée, François Le Cordier, de faire sceller les serrures des appartements fermant à clef du manoir de Véret. La garde de ces scellés fut confiée le 20 septembre 1708 à Marie Richard, veuve de Jean-Baptiste Lequeux, fermière d'une partie des terres seigneuriales depuis le bail du 30 juin 1703 (le baron Louis Voisin s'y réservait les trois chambres sises sur la cuisine, la salle et les cabinets, la grande écurie voûtée, une remise et une partie du jardin.

Ses dernières volontés furent respectées comme aussi Ies concessions de fieffes précédemment promises furent accordées par son beau-frère et successeur dans les seigneuries de Saint-Laurent, de Véret et d'Aignerville.


LES MARQUIS DE LA LONDE

Derniers seigneurs. - Les Le Cordier de Bigards étaient devenus marquis de la Londe en 1616. D'une famille ayant donné plusieurs conseillers au Parlement de Normandie, ces seigneurs de Saint-Laurent et de Véret habitèrent ordinairement la ville de Rouen ; mais ils s'intéressèrent à la bonne tenue de leurs terres et des cours d'eau qui les baignaient ; pour preuves les baux où il est fait mention des soins à donner aux mille pommiers de Véret et des dimensions du poisson qu'on pouvait pêcher dans l'Aure, entre le point où cette rivière reçoit le ruisseau de Formigny et le Pont-Rouge, en face du Perrey-Héroult...

Le 21 août 1763, le marquis de la Londe baillait pour 3 ans à Pierre Le Tual ses droits de pêche moyennant 6 livres en monnaie payables à la Toussaint, 4 brochets mesurant de 16 à 18 pouces entre queue et tête, livrables en carême ou en cours d'une visite du seigneur de Saint-Laurent, une matelotte de bonnes et belles anguilles et de petit goujon pour la veille de l'Assomption...

En 1819, le marquis Louis-Paul Le Cordier, fils du précédent acheta six cent mille francs le domaine et le beau château de Balleroy. Venu dans cette somptueuse résidence le 18 juillet 1822, il posa la première pierre d'une nouvelle sacristie et fut complimenté en ces ternies

De notre joli petit temple
Mansard jeta les fondements
Et La Londe par son exemple
En relève les ornements.
Oh ! par ta pieuse présence
Viens donc embellir ce séjour
Nous joindrons la reconnaissance
A tous les transports de l'amour. "

Apprenant que le Comte Auguste de Balleroy pouvait racheter le château de ses aïeux, le marquis de la Londe, le lui rendit en 1827.

L'année suivante, ayant quelques terres sur Formigny, ce dernier seigneur de Véret et de Saint-Laurent fut parrain d'une cloche baptisée le Il février et donna une chape... Devenu maire de Versailles, il mourut en 1831, regretté de tous ceux qui le connaissaient, et spécialement de ses huit enfants.

Ses domaines de Saint-Laurent et de Véret durent être prisés et estimés par MM. Guilbert-Duclos, de Trévières, Michel Delonches, de Saint-Laurent, et François Blondel de Véret, avant d'être partagés entre les huit héritiers.

Les terres et l'ancien manoir de Saint-Laurent dit ferme de Quesnay, furent le lot d'Agathe-Francoise Le Cordier de Bigard, décédée le 23 octobre 1842, épouse du comte Eugène de Vaugiraud. Celui-ci mourut le 14 avril 1872 au château de Saint-Victor-d'Epine (Eure).

Au partage qui eut lieu le 29 juin 1872 entre leurs enfants, ces terres furent attribuées à Marie-Catherine et à Georgine-Stéphanie de Vaugiraud, conjointement avec Georges-Etienne, époux de Cécile-Louise Hurtrel d'Arboval et avec Gabriel-Joseph de Vaugiraud, chef d'escadron au 2ème cuirassiers.

Ces représentants du marquis de la Londe ont vendu en 1912 l'emplacement de l'ancien manoir, les belles portes et la ferme du Quesnay à M. Seguy-Fabre, qui les a recédés en 1923 à M. Léopold Carteret, éditeur d'art.

 

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