Bienvenue
en l'église Saint Laurent
723 - Notes
historiques sur l'église Saint-Laurent et description
extraits et adaptations des
documents suivants:
Notes Historiques sur le Bessin
Notice "Le Bessin, églises au Coeur" des Editions ADTLB
Patrimoine des Communes du Calvados
(détails)
Carte de 1675 (par Jean Petite) avec les mentions "Saint Laurent
sur la mer" et le sigle "A" qui signifie que le "patron" en est
l'abbaye de Cerisy.
(détails)liste
des "patrons" des paroisses, extrait de la carte de Jean Petite,
de 1675
La Commune de St-Laurent-sur-Mer
posséde une église qui date des 13ème siècle
(nef et choeur) et 14ème siècle (clocher), remaniée à plusieurs
reprises, notamment entre 1897 et 1899 par deux architectes
caennais, MM. Baumier et Nicolas.
Sérieusement endommagée en 1944, la partie supérieure du clocher,
comme l'ensemble de la nef, a été refaite en 1950 après la guerre.
(détails)
L'église
endommagée en 1944
(détails) un mariage
en 1960, la cloche est toujours sur une charpente à terre
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L'église a été fondée en 1065 sous
l'invocation de Saint Laurent par le seigneur local, Auvray
le Géant. Le droit de présentation
du curé a été donné à l'Abbaye de Cerisy par Auvray le
Géant avant 1066, en présence du Duc de Normandie Guillaume, le
futur conquérant de l'Angleterre. L'Abbé de Cerisy nommait donc
à la cure et percevait les Dîmes.
Auvray de Saint-Laurent,
qui avait été le compagnon d'armes de Robert le Magnifique (le
père de Guillaume le Conquérant), bienfaiteur de l'abbaye de Cerisy,
a doté la même abbaye, pour l'âme de Guillaume, fils de Robert,
comme pour son
âme et pour celles de ses enfants. Plus tard, il a pris l'habit
monastique à Cerisy, laissant le château de Saint-Laurent à son
fils Guillaume de Saint-Laurent, chevalier de la fin du 11ème
siècle.
Les
religieux de Cerisy ont été, dès lors, chargés
du choeur de l'église, ils ont contribué à
l'entretien du culte, de l'école et des pauvres. Ceux-ci
furent assistés, notamment au 17ème
siècle
par l'abbé commandataire, Germain Habert, membre de l'Académie
française. On lit, dans les registres de Saint-Laurent-sur-Mer,
à la date du 10 mai 1654:
"Le dit jour, à l'abbaye de Cerisy, M. Habert, abbé
du dit lieu, est décédé au grand regret de
beaucoup d'honnêtes personnes et encore plus des pauvres
de ses paroisses, car c'était un prélat charitable
et vray père des pauvres, sains et malades... "
L'un
de ses successeurs, Mgr d'Albert de Luvnes, s'est fait présenter
le 13 janvier 1734 le compte rendu des travaux qu'il avait autorisés
l'année précédente aux églises de
Saint-Laurent, Formigny, Surrain, Saonnet et autres paroisses.
En 1782, dom Villeroy, ancien religieux de Fécamp, devenu
Prieur de Cerisy, est venu, comme Grand Vicaire de l'Abbé,
visiter les paroisses de Saint-Laurent et de Deux-Jumeaux, accompagné
de dom Fournier, son secrétaire...
La
Révolution a vendu à son profit l'abbaye de Cerisy,
l'église et le presbytère de Saint-Laurent comme
ceux des autres paroisses appartenant aux moines. Mais le marquis
de la Londe, très lointain successeur d'Auvray le Géant,
a racheté le presbytère et l'église de Saint-Laurent
pour les redonner à la Commune lors de la Restauration.
Le 8 octobre 1820, cette donationa été acceptée
par le Conseil municipal qui en même temps a décidé
de distraire du bien communal, appelé le Vigney, six hectares
dont le revenu servirait à payer les réparations
de l'église et du presbytère. Plus tard, la municipalité
de Saint-Laurent renouvela l'expression de sa gratitude pour les
dons reçus du marquis de la Londe, alors maire de Versailles.
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Visite
de l'intérieur de l'église
Au-dessus
de vous, voyez la voûte du clocher (1) renforcée
par des arcs octogonaux soutenant le poids de la tour. La trappe
centrale permet l'installation et l'entretien des cloches dans
le beffroi, les deux petits orifices servent au passage des
cordes.
La
nef, (2) reconstruite
de 1897 à 1899 par les architectes de Caen Baumier et Nicolas,
présente quatre travées couvertes par une voûte en berceau brisé
sur croisée d'ogives.
Au‑dessus
des stalles à miséricordes (2) du 19ème siècle,
on a placé la statue polychrome de saint Joseph portant les
lys de la Trinité (le Père, le Fils et le Saint‑Esprit
– 20ème siècle). A côté, Sainte Thérèse de Lisieux
et ses roses reposent sur une console composée d'un chapiteau
massif à feuilles d'acanthe posée sur une courte colonne.
La
chapelle Notre‑Dame (4), pavée de dalles blanches,
est couverte en lambris (sapin) depuis 1826. Elle remplace l'extrémité
d'un collatéral ou d'un bas-côté disparu. Un confessionnal
en chêne (19ème siècle) présente une claire-voie
à barreaux de bois chantournés. Les fonts
baptismaux sont posés sur une colonne en calcaire. Le vitrail
de 1961, signé Decomble – maître-verrier à Bayeux - commémore
le 6 juin 1944 (parachutistes, chars et barbelés). L'autel
tombeau en pierre calcaire, acheté en 1839, arbore une croix
de Malte. Dessus, posé sur deux gradins, s'élève le retable
à niche couronné de deux colonnes ioniques (à volutes) et couronné
d'un fronton orne d'une gloire. Le groupe de statues en bois
sculpté représente l'apparition de Notre-Dame à deux jeunes
bergers de La Salette en Isère, lieu de pèlerinage depuis 1846.
On note encore deux grandes statues de bois des 17 et 18ème
siècles portant la palme des martyrs et la dalmatique, le vêtement
liturgique des diacres. Il s'agit de Saint Laurent, à gauche,
et de Saint Etienne portant des pierres.
Suit
une seconde statue de Saint Laurent (5) tenant la bible,
un autre attribut commun des diacres. Martyr brûlé sur un gril,
Saint Laurent est invoqué
pour soigner les brûlures et les infections de la peau comme
le zona.
En 1889. on a restauré le choeur et l'arc
triomphal (6) qui délimite la nef. Les colonnes furent complétées
et les chapiteaux à feuilles d'acanthe resculptés. Le crucifix
qui somme cette arcade. rappelle l'emplacement d'une croix triomphale
qui évoque la Passion du Christ.
Le
choeur est meublé de boiseries et de bancs
réservés au clergé et au membres de la fabrique. On y observe
quelques vitraux historiés.
Au
nord‑est, figurent deux évangélistes (7), saint
Marc (lion) et saint Matthieu homme) avec en cartouche des scènes
du Débarquement : un homme creusant des fosses et l'assaut de
la Pointe du Hoc (Decomble ‑Bayeux, 1961).
Dans
l'abside (8), sainte Thérèse et saint Laurent
sont représentés, signés par l'atelier Lecomte de Caen
en 1964. Au sud-est, une illustration du port artificiel
(9) est placée aux pieds de saint Jean et son aigle. Un
médecin militaire s'occupe d'un blessé sous saint Luc lui même
médecin.(Decomble ‑ 1961)
Le
choeur présente un pavement
en damier. Les dalles bleues ont été extraites aux pieds
des falaises entre Port‑en‑Bessin et Arromanches.
Comme
au nord, l'extrémité sud de la nef est consacrée à une apparition (10) de la fin du 19ème siècle. Ici, l'Immaculée
Conception se révèle à Bernadette Soubirous.
Une
mosaïque dorée, rouge et bleue, encadre le marbre du monument commémoratif (11) de la Grande Guerre (1922 ‑ Cristofulli
de Caen). Dessous, une autre plaque
est consacrée aux victimes de la seconde Guerre mondiale.
Au
fond de la nef, le Sacré‑Coeur
(12) surplombe les stalles à miséricordes.
L'autel-tombeau
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Plan de l'église
Ancienne statue en bois de Saint Laurent
Ancienne statue en bois de Saint Etienne portant des pierres
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Visite
de l’extérieur de l’église
Vous ressortez sous le clocher porche. Le portait
(13) s'ouvre sous deux voussures en arc brisé, creusées de gorges
et de boudins. Elles retombent sur de fines colonnettes à chapiteaux
ornés de crochets et de feuilles d'acanthe. La partie supérieure
du clocher a été refaite comme l'ensemble de la nef après le Débarquement.
La baie du premier étage est couronnée par un arc de décharge. Ces
pierres posées à la verticale, allègent le poids du mur, Les deux
oculus du second étage rappellent l'ordonnance
des ouvertures du clocher de Colleville-sur-Mer. La tour est coiffée
d'une bâtière (toit à
deux pans).
Observez
dans l'élévation du mur, les différences de maçonnerie (14) qui montrent clairement la reprise du 20ème
siècle. Les larges baies en pointe de lance et les contreforts
plats délimitent les travées.
Le
choeur (15) a été bâti
au 13ème siècle par les moines de l'abbaye de Cerisy,
chargés du culte, de l'école et des pauvres de Saint-Laurent.
Le premier contrefort porte la trace d'un cadran solaire. Une murette court autour du choeur qui renforce
l'assise des murs. Les murs
sont élevés en pierres de taille et parfois en moellons qui,
appareillés en arêtes de poisson ou en épi, témoignent du 13ème
siècle. D'autres remaniements eurent lieu au fil des siècles
comme le souligne la trace de l'ouverture bouchée.
La sacristie, reconstruite en
1924, s'adosse au chevet.
Au
nord du choeur, (16) on a utilisé plus de moellons (pierres dures et brunes ou grès) pour se préserver de l'humidité.
Des arêtes de poissons apparaissent sous l'enduit.(17)
La
chapelle, au Nord (18), est érigée en pierres de
taille régulière mêlées d'un peu de moellons.
Les
reprises sont encore visibles au nord du clocher. Voyez la magnifique
girouette en cuivre sommée de son coq.(19) Elle provient
des ateliers de fonderie de Villedieu-les-Poëles dans la Manche
et remplace depuis le Débarquement, une girouette en croix achetée
par la fabrique en 1863.
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(détails) L'église,
avant guerre
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La girouette
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Les girouettes
Le mot girouette vient
du latin « gir » qui signifie tourner et de l'ancien
normand "wirewite". C'est une feuille de tôle, de zinc
ou de cuivre, taillée en forme de banderole ou d'animal fantastique,
posée sur une tige à pivot mobile et servant à indiquer la direction
du vent. Rapidement la girouette devint signe de pouvoir car elle
était placée sur les plus hautes constructions. En 1066, la tapisserie
de Bayeux illustre la conquête de l’Angleterre par l'enlèvement
du coq qui se tenait au sommet de la tour de Westminster. Les
girouettes adoptent souvent la forme d'un coq. Le coq est un animal
dit solaire, c'est la trompette du soleil, il est symbole de vigilance.
L'église
donne aussi une grande importance à la girouette. Dans la Bible,
le vent, signe de Yahvé, accompagne tous les grands événements.
Symbole du Messie, le coq annonce le retour de l'espérance et
rappelle la Résurrection en annonçant, à l'aube, la naissance
d'un jour nouveau. Au 9ème siècle, se dresse sur le
clocher de Saint‑Pierre de Rome, un coq, héraut de la prière
et de la lumière du jour. Au 10ème siècle, une bulle
pontificale demande qu'il soit posé sur tous les clochers en souvenir
de saint Pierre. Le coq est de tous les animaux domestiques celui
dont on a le plus souvent interprété le chant. Au 17ème
siècle, une superstition consistait à manger un coq le jeudi saint,
en mémoire de celui qui, en chantant trois fois, avait rappelé
à Saint Pierre sa faiblesse. Une croyance a longtemps perduré
que le sabbat des sorciers cessait au premier chant du coq. Dans
de nombreux contes, il chasse les démons (la nuit)
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Les
vitraux
1961 et 1964
Dans le choeur au Nord-Est
(7), ils figurent 2 évangélistes Saint Marc (symbolisé
par le lion) et Saint Matthieu (symbolisé par l'homme)
avec en cartouche des scènes du Débarquement. Un homme
creusant des fosses et l'assaut de la pointe du Hoc
(oeuvre de Decomble, Bayeux, 1961)
Dans l'abside (8), Sainte Thérèse et
Saint Laurent sont représentés, signés
par l'atelier Lecomte de Caen en 1964.
Au sud-est (9), une illustration du port artificiel est placée
aux pieds de Saint Jean et son aigle. Un médecin militaire
s'occupe d'un blessé (Decomble - 1961);
en dessous Saint Luc, qui était lui même médecin.
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Vitraux de Ste Thérèse et St Laurent
(Lecomte 1964)
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Le vitrail
de la chapelle Notre-Dame
(Decomble 1961)
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