90 Témoignages divers
Sans remonter à_ la forêt de Quintefeuille submergée par la mer au deuxième ou troisième (?) siècle je dois vous rappeler qu'après la conquête de l'Angleterre par le Duc Guillaume en 1066 les échanges entre les seigneurs normands qui avaient participé à la conquête et leurs enfants qu'ils avaient placés à la tête des comtés anglais conquis, le transport du butin et le non-entretien des voies de communications terrestres avaient nécessité la construction d'un port à Vierville. Ce port existait encore au 17ème siècle;
il était défendu par un gros canon, dit une chronique de
l'époque, Le port existait en 1685 lors de la Révocation de l'Edit de Nantes car MARIE DE VIERVILLE (qui avait épousé 1'écuyer de son père,(le baron de Creully), le sieur de CRESPIGNY- son père lui avait donné le fief de Vierville comme cadeau de noces -) l'utilisa pour gagner 1'Angleterre; En effet elle était huguenote comme beaucoup de seigneurs normands. Son "cousin" anglais de 1066 lui rendit son titre de baronnet- J'ai pu consulter, avant leur départ aux archives de Caen, les registres de la paroisse de Vierville. Ils commencent vers la fin du 17ème siècle et notent l'existence de matelots, d'un cordier et d'un toilier. Avant 1685 Vierville comptait plus de mille habitants et l'église comportait deux bas-côtés pour accueillir les fidèles catholiques. Les habitants vivaient en circuit fermé et tout
devait être produit sur place, sauf les métaux. Comme fibres
de tissage on cultivait le lin - le chemin qui contourne la propriété
de Mme JACQUET s'appelle "Chemin de la LINIERE" J'ignore à quelle date le port fut détruit
par une tempête, sans doute dans les dernières années
du 18ème siècle. La plage fut abandonnée et les terrains
devinrent des lieux de pacage, vaches et moutons. La culture du lin fut abandonnée, seuls les coupeurs de roseaux et ramasseurs de cresson vinrent trouver leurs fortunes au pied des falaises. Vers 1830 la commune de Vierville dut songer à
se doter d'un cadastre imposé par la loi. La commune décida de répartir d'une part
les vignets, d'autre part les falaises entre les 85 familles - on disait
feux à l'époque - de la commune par tirage au sort. Il y
avait à l'Ouest de la descente à la mer un moulin en ruines
et un bief qui reçurent les numéros Dl à D6, à
l'Ouest, Bien entendu la largeur des lots était variable puisque la surface ne l'était pas. Près de la descente à la mer le lot N° 6 avait une largeur de près de 45 m., chez nous elle est de moitié : 22,25 m., plus à l'Est elle peut être de 13 ou 14 m. Les premières villas furent construites vers 1870,
mais la route de mer, subventionnée par le département,
(RD 30), ne vit le jour qu'en 1900 ou 1901. Pendant l'occupation allemande et américaine des
terrains du bord de mer, il a été impossible de s'occuper
de la protection de la route contre les marées. Lors de la construction de la nouvelle digue, la route avait été classée "Route Nationale",les propriétaires ont dû insister pour que les écoulements anciens soient conservés ou rétablis : CHEVALIER (mais sa source ne coule plus), GUGENHEIM-DEFORTESCU, ex-BRASSARD-CONIN-SHAEFFER, MATHY, . Pour l'écoulement de la source des "ROUTOIRS"
la DDE avait fait une traversée de route avec de grosses buses.
Mais les galets, puis le sable obstruaient la sortie. Ils ont construit
un émissaire et mis un clapet côté falaise pour que
la mer, lors des grandes marées, n'inonde pas les terrains. 'Le
clapet s'est grippé, l'émissaire a été démoli
par une barge des ferrailleurs et reconstruit avec deux sorties opposées.
La route a retrouvé son statut de route départementale, c'est donc à la DDE d'Isigny que vous devrez vous adresser au cas où l'émissaire ne remplirait plus son rôle d'évacuation des eaux. Mais je vous conseillerais de vous rendre à la mairie parce que, depuis 1982, des règlements ont pu être modifiés. Vous excuserez les fautes de frappe d'un vieil homme qui en a corrigées quelques unes mais sans doute pas toutes, et qui est toujours à votre service pour tous renseignements complémentaires Cette lettre m'a permis de retrouver certains souvenirs que je croyais oubliés avant de vous adresser, chère Madame, les miens. Michel HARDELAY
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