Un peu d'histoire de Vierville: Les débuts du tourisme
En 1895, un "Guide des familles aux plages de Normandie"
édité à Paris décrit ainsi notre commune: « 383 habitants - 20km de Bayeux - Poste et
téléphone - Gare au Molay-Littry (10km), voiture de correspondance à l'arrivée
du train de Paris - Trajet en chemin de fer: 5h1/2 - Distance par la route: 261km
- Médecin et pharmacien à Trévières. (le petit train du Molay-Littry à Grandcamp par Vierville
n'a été mis en service que vers 1900, il a été remplacé par des autobus vers 1930) La station balnéaire de Vierville est déjà très
fréquentée, et elle le serait encore davantage si l'on n'était pas obligé de faire,
en descendant du chemin de fer, deux heures de voiture pour y arriver. Elle se
recommande donc plus spécialement aux baigneurs qui peuvent faire sans interruption
un long séjour à la mer. Une fois installé, on jouit d'une tranquillité parfaite,
au milieu de campagnes riantes dont les aspects variés bannissent toute idée de
monotonie ou de tristesse. La plage de sable fin et doré, avec quelques rares
galets, a une étendue de 6 kilomètres et s'avance très loin dans la mer à marée
basse; par là elle offre un vaste champ aux jeux des enfants et aux promenades
des grandes personnes. La grève est bordée sur toute sa longueur par des falaises
qui descendent en pente douce et qui fournissent les moellons dont on se sert
dans le pays pour la construction. Par parenthèse, cette facilité de se procurer
les matériaux nécessaires sur place permet d'élever des maisons dans de très bonnes
conditions (aujourd'hui
encore on peut remarquer le long du haut de la falaise ces petites carrières).
Les bains se prennent à marée haute et des cabines établies près des falaises
servent à l'usage des baigneurs qui n'aiment pas à se déshabiller chez eux. La vie est à très bon marché à Vierville, et les
petites bourses peuvent y venir sans courir le danger de voir leurs dépenses dépasser
leurs moyens. Il y a dans le village deux bouchers, un boulanger et plusieurs
épiciers; mais pour les produits tels que le beurre, le lait, les oeufs, les légumes,
il faut s'adresser aux paysans, car il n'y a pas de marché. Pour la nourriture,
la dépense moyenne est de 2 fr. 50 par jour (environ 8,5 E) . Les maisons à louer ne sont pas
très nombreuses, mais il y a pas mal de chambres meublées, dont le prix varie
de 30 à 50 francs par mois (environ 100 à 170 E), et les petites
locations à partir de 100 francs (environ 340 E). On trouve des
femmes de ménage à 1 fr. 25 par jour (environ 4,25 E). Trois hôtels-auberges
prennent des pensionnaires à raison de 100 francs par mois (environ 340
E). La plage est très favorable à la pêche, surtout
à la pêche aux crevettes. On en prend autant de roses que de grises; il y a donc
de quoi satisfaire tous les goûts. On cueille aussi des moules. Aux environs de Vierville, on peut faire quelques
promenades agréables et ombragées. Quant aux excursions, comme les moyens de transport
font complètement défaut, on est obligé de ne pas dépasser un certain périmètre
peu éloigné et de se borner à celles qui sont possibles à pied. Le château de
Saint Sever, Formigny, célèbre par la bataille de ce nom, Louvières, le bois de
Saffray solliciteront plus particulièrement l'attention des touristes. Si par
hasard on arrive à se procurer une voiture, on pourra visiter, non sans agrément,
la côte depuis Port-en-Bessin jusqu'à Grandcamp et l'embouchure de la Vire. Hôtels. - Hôtel Houel; - de la Grace de Dieu; -
de la Plage. Villas à louer. - MM. H. Génouin, E. Daon, C. Neustadt,
Mme Le Gallois, etc. » |