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Commune de Vierville-sur-Mer Informations Municipales
- Bulletin N° 4 - Mai 2004 - « vierville.free.fr » |
Editorial Vierville,
comme tous les villages normands, se prépare à accueillir les libérateurs de l’Europe,
en rendant hommage à leur courage, en honorant la mémoire de leurs compagnons
disparus. Ces hommes délivrèrent le vieux continent de la redoutable oppression
nazie. Qu’en
serait-il aujourd’hui de notre civilisation si de jeunes Américains n’avaient
pas accepté le 6 juin 44 d’affronter la mort au pied de nos falaises ? si
des Français, rejetant la servitude et la barbarie n’avaient pas œuvré clandestinement
pour préparer leur venue ? L’Humanité
est entrée dans le XXIème siècle plus que jamais fragilisée par sa violence, la
haine raciale, la tentation de détruire les démocraties. En
organisant des cérémonies commémoratives, en participant à celles-ci, non
seulement nous témoignons de notre reconnaissance aux combattants d’hier, mais
nous réaffirmons aussi notre attachement à voir le Monde entier entrer démocratiquement
dans une ère de Paix et de Liberté. |
Sécurité: Rappel de quelques règles de prudence
Météo-France diffuse des bulletins d'alerte lorsqu'elle prévoit tempêtes, fortes chutes
de pluie ou de neige, orages…
Chacun
est invité à en tenir compte en respectant quelques élémentaires règles de prudence
et notamment par grand vent:
- rentrer à l'intérieur les objets susceptibles d'être emportés
-
fermer
portes, fenêtres, volets
- annuler toute sortie en mer
- ne pas circuler boulevard de Cauvigny si
la mer l'a envahi
- ne pas toucher aux fils électriques et téléphoniques tombés
à terre
-
éviter
de sortir de chez soi pendant la tempête
Renseignements
pratiques
Lundi et vendredi 10H30-12H00 La Poste
: lundi et vendredi de 9h à 12h00 ; mardi,
mercredi, jeudi et samedi de 10h00 à 12h00 ; Levées du courrier du lundi au vendredi à 16h15,
et le samedi à 11h30. Gendarmerie: Tél. 17, ou 02 31 22 51 03, SAMU: Tél. 15 Déchetteries
: |
Tennis Club
Viervillais : un court en extérieur ouvert toute l'année de 8h à 22h. tél. 02 31 51 08 05 Ordures Ménagères : Du
1er juin au 15 septembre, enlèvement tôt le mardi matin et le vendredi
matin. A partir du 15 septembre, retour au régime d’hiver, le mardi matin seulement. Des conteneurs sont à votre disposition, rue de la
Chasse aux Prix, pour les verres, les papiers et les emballages plastiques et
métallisés. Prenez soin de respecter le tri, car les erreurs de tri se traduisent par
des coûts supplémentaires à la charge de nos impôts. Par
ailleurs veillez à ne pas déposer d’ordures ménagères sur l’emplacement réservé
aux conteneurs. Bibliothèque Elle
est ouverte à tous le lundi de 11h00 à 12h00, à la Mairie. Le secrétariat prendra
les inscriptions. |
C’est
alors qu’il a reçu une première balle qui a été amortie par le chargeur de son
fusil et ne l’a pas blessé. Il a tiré un premier coup de fusil vers les tranchées
allemandes, mais son fusil endommagé s’est tout de suite cassé en deux.
La marée montait rapidement (25 cm toutes les 10 minutes) et un éclat d’obus l’a
frappé comme un coup de bâton, sous l’œil gauche, lui arrachant la joue, les gencives
et des dents. L’eau froide de la mer a lavé sa blessure et il a alors rampé vers
la digue, se cachant à moitié dans la mer montante.
Le
choc l’avait mis en fureur mais il pensait aussi qu’il allait mourir bientôt.
Il avait eu du mal à se débarrasser de sa brassière de sauvetage, il n’avait plus
d’équipement sauf son kit de secours accroché à sa jambe. Arrivé
sous la digue, il a remarqué sa forme encore actuelle : verticale puis inclinée,
elle était surmontée de barbelés, mais protégeait mal des tirs latéraux venant
de sa droite. Le
soldat Surro de la A/116, appuyé contre le mur, l’a regardé avec horreur et il
est parti vers la droite pour lui chercher des secours. Mais Baumgarten s’est
vite aperçu qu’il ne fallait pas rester là, il a ramassé le fusil d’un mort et
il a suivi Surro qui a été tué d’une balle
traversant son casque. Il s’est retrouvé plus à droite dans un
coin un peu abrité sous les blockhaus principaux de Vierville. Derrière
lui, partout des morts et des blessés sur la plage, poussés par la marée, vision
sinistre pour un jeune soldat. |
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Plus
tard, peut-être vers 9 ou 10 heures, toujours abrité derrière la digue, il a vu
venir vers lui, venant de la gauche, le Sergent Cecil Breeden, un des 3 infirmiers
de la Compagnie A/116, réconfortant les mourants et soignant tous les blessés
qu’il rencontrait le long de la digue.
Il s’en souvient : « un ange de bonté », qui l’a
soigné, lui a donné de la morphine, sans se soucier des obus de mortiers qui éclataient
dans le voisinage. Cecil lui a dit : « Tu
es blessé maintenant. Quand je serai blessé, tu pourras m'aider ».
Cecil est reparti, il ne l’a plus revu, mais il s’en souviendra toute sa vie.
Un peu plus tard, pendant qu’il tirait à l’abri
du mur un soldat blessé, un obus lui a envoyé 3 éclats à travers son casque, nouvelle
blessure. « Devant le mur,
il y avait à peu près quatre rangées de blessés et de morts, soit une quarantaine
de soldats. Il y avait six ou huit infirmiers pour s'en occuper. Ils avaient des
croix rouges sur leurs casques. L'un d'eux me conseilla de rejoindre le secteur
de Saint Laurent sur Mer pour être évacué par bateau. Je me suis dit "Pourquoi
ne pas abandonner le combat" et puis je me suis dit que je ne devais pas
arrêter. Cependant, sentant que la mort était proche, j'ai prié, ». Il est resté,
la tête lui tournait à cause de la morphine. |
En milieu de journée, il a vu le Général Cota sur la digue, revenant à pied de
Vierville par la route, accompagné de quelques gardes et de 2 ou 3 officiers.
Le Général a incité les survivants à sortir de la plage et a pris des dispositions
pour que le Génie fasse sauter le mur antichar. Baumgarten ne pouvait pas parler
« mais quelques gars appelèrent le Général pour qu'il vienne. C'était
rassurant pour nous de voir cet homme courageux sur la plage, méprisant les snipers »
Baumgarten s’est
joint à un groupe de soldats de la 29ème , dont la moitié étaient blessés,
mais valides. Ils ont alors quitté la plage, en grimpant le long de la falaise,
cotoyant des tranchées allemandes avec des soldats morts, en se dirigeant vers
l’Ouest, l’objectif de leur unité. Ils sont passés à travers champ vers les maisons
de la route de Grandcamp. Baumgarten se sentait remarquablement fort, malgré sa
double blessure, et excité par l’action et la morphine, il ne ressentait aucune
douleur. Un jet de grenade (les américains y étaient très entraînés par leur pratique
du baseball) a éliminé un groupe d’allemands et ils n’ont pas fait de prisonniers,
mais ils n’étaient plus que 7 à continuer, tous blessés « ambulatoires ».
Ils ont finalement atteint la route de Vierville à Grandcamp, l’ont traversée et c’est là que Baumgarten a reçu une 3ème blessure, une balle lui a traversé le pied gauche. Il a saupoudré de sulfamides la blessure, s’est rechaussé et a continué en boitant sous des tirs d’obus. Il se faisait tard dans l’après-midi, ils ne voyaient personne et sont restés un long moment, tous les sept, à se reposer. La nuit est tombée, la pleine lune s’est levée, brillante. Des obus tombant de nouveau, ils ont fait le mauvais choix de traverser la route. Un rafale de mitrailleuse les a surpris et tous balayés. Ils sont tous tombés les uns sur les autres dans un fossé, les blessés hurlant ou gémissant. Cela n’a pas duré longtemps, ses camarades sont morts et lui était blessé une 4ème fois à la lèvre gauche , perdant encore des dents et de la gencive
Il s’attendait à voir arriver les allemands pour en finir, mais personne n’est venu. Il a perdu
connaissance, et a eu des hallucinations.
Peut-être vers 3 heures
du matin, il s’est senti mourir, il avait froid, ne sentait rien (il s’était
fait encore des piqûres de morphine sous la peau de sa main gauche). Il buvait
l'eau des gourdes dont les propriétaires n'avaient plus usage . Et puis,
miracle, une ambulance américaine est passée. Ne pouvant parler, il a tiré une
rafale de Thompson Gun. La voiture s’est arrêtée, et les infirmiers l’ont assis
sur le plancher et il s’est assoupi en les entendant dire « ce gars
là vient de mourir ».
Il s’est retrouvé sur la plage à St-Laurent,
allongé sur un brancard, soigné sommairement.
Vers 11heures, des snipers ont blessé un des infirmier et il a reçu sa
5ème blessure, au genou. Son tour n’était pas venu. A 15 heures il
a été embarqué sur un grand bateau, le jour le plus long de 32 heures était fini
pour lui.
Après la guerre Harold Baumgarten a repris ses études et il est devenu médecin.
La commémoration du 60ème Anniversaire
du Débarquemnt à Vierville Les cérémonies Le 30 mai 2004, à 15h00 : Cérémonie et fleurissement de la stèle
à la mémoire de Roger Sainteny, en bas de l'avenue de Bedford. Les manifestations Tous les jours, de 9h à 19h, ouverture
du Musée D-DAY-OMAHA, route de Grandcamp Du 2 au 6 juin 2004,
exposition de véhicules militaires par le club CVMA, place du marché Du 3 au 9 juin 2004:
exposition de maquettes navigantes du matériel utilisé lors du Débarquement:
à l'ancienne école devant la mairie Le 5 juin 2004, de 10h à 19 h, et le 6 juin de 13h
à 19h : Bureau de Poste temporaire exceptionnel,
place de la Mairie Le 8 juin 2004: à 20h30, Concert
donné par le choeur de la Police de Dallas, à l'église, chants traditionnels
des Etats-Unis Le 12 juin 2004: à 14h30 "Mon
village se raconte 1939-45" successivement à Vierville, Saint-Laurent
et Colleville, témoignages sur la vie des villages pendant la guerre |
Appel aux Habitants :
Les habitants sont invités à
participer à ces cérémonies et nous souhaitons réserver l’accueil le plus chaleureux
possible aux 62 vétérans de la 29ème dés le matin du 3 juin à 10 heures
30, monument de Garde Nationale - venez nombreux à ce 1er
rendez-vous. ! (faites vous accompagner
de vos amis).
Les jeunes (de 14 à 20 ans environ)
qui voudraient prendre une part active dans le déroulement de la cérémonie du
5 juin à 21h peuvent se faire connaître sans plus tarder à la mairie.
Les enfants (de 6 à 14 ans environ)
sont attendus à la cérémonie du 6 juin à 15h30 avec un bouquet de fleurs du jardin
de leurs parents : ils seront appelés pour déposer ces fleurs au monument
de la 29ème en clôture de cérémonie.
Et plus généralement, toutes
les bonnes volontés sont les bienvenues pour renforcer les petites équipes de
bénévoles qui travailleront à la préparation des cérémonies du 3, du 5 et du 6
juin 2004.
Merci de votre soutien.