Bienvenue en l’église Notre Dame à Louvières

(extraits et adaptations des Notes Historiques sur le Bessin, de la Statistique Monumentale d'Arcisse de Caumont et des documents "Le Bessin, églises au coeur", Editions ADTLB)


détails - Une carte postale ancienne de l'église


(détails)

Vers 1930, des érudits du Bessin ont retrouvé des vieux documents d'archives paroissiales et notariales. On y apprend notamment comment l'église de Louvières était entretenue et comment la paroisse était sous le "patronage" de 3 seigneurs locaux qui, en échange de leur contribution à la construction de l'église au 11ème siècle, avaient chacun un droit de présentation d'un curé à la consécration par l'évêque . Il y avait donc 3 curés à Louvières

C'est du chapitre de la cathédrale de Bayeux et du seigneur du lieu (sieur de Vierville) que dépendait la cure jusqu'à la Révolution (d'après le livre Pelut de 1355).


(détails) vue d'une ancienne ferme

(détails) vue d'une ancienne ferme

L'édifice, daté des 13ème au 16ème siècle, remanié au 19ème siècle, a été classé Monument Historique en 1840.
Abritée des vents du large, Notre-Dame lance fièrement sa flèche aiguë sur les flancs du verdoyant vallon du Véret, parallèle à la mer. D'où son illustre surnom "la flèche de Louvières". Comme de nombreuses églises du littoral, le second patronage de cet édifice est placé sous le vocable de saint Nicolas.

Elle a été gravement endommagée par la foudre en 1844. La commune ne pouvait subvenir seule à la dépense de reconstruction, mais le Gouvernement, l'Administration du département et la Société française d'archéologie lui sont venus en aide. La flèche a donc pu être reconstruite en 1859 par l'architecte Delaunay.

En 1944, la flèche est restée intacte à la suite des combats, mais une explosion de munitions fin 1945 près du village voisin d'Asnières l'a fissurée.
En 1981, une nouvelle fois le clocher a été touché par la foudre.

En 2002, des travaux de cerclage du clocher ont permis sa consolidation, mais l'usage des cloches n'est plus possible.

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Une association pour la restauration de l'église de Louvières a été crée en 2009. Une (assemblée constitutive le 23 mai 2009 dans l'église).
La Renaissance du Bessin du 14 août 2009 a annoncé la constitution du bureau, voir ci-contre.

Une Asssemblée Générale 2010 s'est tenu le 29 mai à la mairie de Louvières. Compte rendu ci-joint avec notamment le programme des activités prévues en 2010.

L'Assemblée Générale 2011 est prévue le 11 juin 2911.

Visite de l’intérieur de l’église

Au-dessus de la nef (1), la voûte en berceau brisé telle une barque renversée ne présente aucune décoration. Elle est meublée de bancs fermés, autrefois loués.

Retournez-vous et observez sous vitrine la patronne de l'église de Notre-Dame figurée par une bannière pour pavoiser les processions de la Fête Dieu ou du 15 août.

Cette bannière a été donnée par Adhémar de Pierres, arrière grand père de l'actuel propriétaire du château de Gruchy, et brodée par son arrière grande tante Mlle de Pierres.

Surplombant l'entrée, un retable à la lecture difficile représente l'Assomption avec les apôtres auprès du tombeau vide.

Au-dessus de la porte latérale sud (côté épître),(2) une croix surmonte un coeur (peut-être s'agit-il de l'ex croix triomphale du 18ème siècle, suspendue alors sous l'arc triomphal qui précède le choeur).

Une chaire du 18ème  siècle (3) est placée au nord.

La nef est percée de grandes baies du 19ème siècle. Fixés au mur, de petits cadres de bas-reliefs en bois constituent le Chemin de Croix (ensemble de tableaux qui reconstituent le cycle de la Passion du Christ).

Deux autels latéraux néogothiques (4) semblent dater du 19ème siècle. Leur dossier peint sur le mur arbore des croix, des bannières et des statues du Sacré-Coeur au nord et de la Vierge au sud, sous les vocables desquels ils sont consacrés.

Une niche abrite une fontaine ou un évier liturgique destiné aux ablutions du prêtre et au rinçage des vases sacrés.

La tour clocher (5) fichée au beau milieu de l'édifice repose sur quatre piliers cantonnés de faisceaux de colonnettes à chapiteaux de crosses végétales. L'espace délimité par les arcs et les piliers, au centre du transept, est appelé le carré du transept. Côté nef, les chapiteaux de l'arc à deux voussures sont unies de feuilles de chêne à gauche et de feuilles effilées à droite (même décor à Saint-Martin-de-Blagny) ; un tore encadre le tout, il retombe sur des visage féminins coiffés d'un turban.

L'arc doubleau entre transept et choeur offre des chapiteaux omés de trèfles et autres motifs.
A droite, le croisillon sud fait office de sacristie. Deux grandes statues de 1852 encadrent l'entrée. Il s'agit de Saint Paul à l'épée et de Saint Pierre. Les ogives retombent sur des chapiteaux sans colonnes appelés culots en forme de visages aux traits expressifs.

Le choeur du 13ème siècle (6) a été voûté au 14ème siècle. Il présente deux travées. Le chevet plat que l'on retrouve fréquemment en Bessin, clôt l'édifice. La voûte de l'abside compte huit ogives comme dans les églises de Saonnet ou Littry.

Le maître-autel de style classicisant (19ème siècle) présente une forme tombeau sur le devant duquel une croix de Malte est représentée (comme à Noron la Poterie). Le tabernacle est orné d'une gloire ou d'un triangle rayonnant (symbole de la Résurrection) et d'un agneau sacrifié (la Passion).

Deux crédences (niches à fontaines) abritent des éviers liturgiques, à droite du maître‑autel.

On compte quatre plaques tombales dans le choeur. Retrouvez celle du prêtre Léonard, de Madeleine Louvel, femme de Michel de Pierre ou celle du Seigneur de Romilly. "Ici repose les corps de noble seigneur de Louvières, escuyer ci-devant seigneur et patron de Louvières et de Romilly décédé le premier octobre 1709, âgé de 63 ans. priez Dieu pour son âme ".

La chapelle au nord, (7) contient un confessionnal (acheté au compte de la fabrique en 1867) et une haute statue de saint Roch et son chien. Une piscine à ouverture de style gothique flamboyant (galbe d'une bougie) est percée dans le mur nord.

Visite de l’extérieur de l’église

L’église Notre Dame est ceinturée par l'enclos du cimetière qui nous offre un point de vue sur le marais et ses collines latérales.

Sur sa façade occidentale, un porche (8) s'avance sous une immense arcature aiguë soutenue par des chapiteaux à quatre-feuilles et à feuilles de marronnier (à droite). Il constitue un petit préau qui fait office de narthex, lieu séant aux non-baptisés. La porte d'entrée s'ouvre à travers un cintre surbaissé.

Au-dessus, trois baies sont ouvertes en lancette, une centrale plus haute et deux petites accolées, ce qui confirme l'abaissement du toit et la postériorité du porche.

La nef (9) est de fondation romane, elle présente encore en plusieurs endroits un ensemble de pierres disposées en arêtes de poisson (au nord). C ela porte à penser que sa construction remonterait à la fin du 11ème siècle ou au début du 12ème siècle. Cette technique de maçonnerie est réservée aux édifices humbles et ruraux, elle convient aux moellons de pierre irréguliers extraits du sol alentour et non dans le plaine de Caen. La nef est couronnée pu un entablement orné de modillons à figures géométriques (bandeau en saillie .sur lequel repose le toit).

"Les fenêtres étroites d'origine, dites visières ou meurtrières, ont fait place à de grandes ouvertures sans style, probablement du dix-huitième siècle. La bande unie qu'on voit au haut des murs a pu être faite pour porter l'écusson d'Adrien de la Rivière, seigneur de Louvières, le jour de ses obsèques dans l'église, le 1er octobre 1708 (usage traditionel qui fait donner à cet enduit le nom de "litre" funèbre)."

Détruite par le tonnerre en 1844 et fissurée par des explosions en octobre 1945, la tour‑clocher (10) a été élevée au milieu du transept au 13ème siècle, tout comme le choeur.

C'est l'architecte Delaunay, contemporain d'Arcisse de Caumont (il oeuvra dans toutes les églises de la contrée dans la deuxième moitié du 19ème siècle), qui l'a reconstruite, de même que la charpente et la couverture de la nef (1859).

La tour permet d'observer l'ordonnance habituelle des clochers romans.

Les fenêtres sont fermées par des abats-sons qui dirigent le son vers le sol et le retiennent pour l'amplifier.

Le transept date du 16ème siècle ainsi qu'en témoignent les baies géminées de style gothique flamboyant (double fenêtre) représentant la flamme d'une bougie surmontée de trois roses.

Au dessus de la porte sud (11) de la nef, une niche abrite un bas-relief. Il s'agit peut-être d'une Vierge à l'Enfant.


(détails) l'entrée de l'église avec son petit narthex

(détails)

 

 

 

 

 

 


(détails) l'église vue du lavoir


(détails) La croix du cimetière de Louvières


Plan de l'église


Plusieurs pierres tombales anciennes portent les noms de la famille de Pierres, du château de Gruchy


(détails) La chaire du 18ème siècle, en bois


(détails) la petite piscine à ouverture du mur Nord, en gotique flamboyant


(détails) Une armoire basse à 3 serrures pour les besoins des 3 curés de Louvières

 

 

 

 

 

 

 

 

La fléche

Si une église était l'écrin de la présence divine elle devait aussi la montrer, la trahir par sa beauté même, étonner, interpeller le passant, combler les hommes de Dieu. Tout l'ordre extérieur du sanctuaire concourait à ces heureux effets.

L'ornementation fut privilégiée sur la façade et le portail, visage qu'une église offrait aux fidèles, ou encore, sous l'entablement garni de modillons qui rappellent aux chrétiens qu'ils entrent dans un lieu consacré, clôturé, où il faut être initié.

Mais ce qui plaisait au début du second millénaire, c'était la conquête du ciel par des tours et des clochers. Ce fut une rivalité grandiose. D'immenses silhouettes devaient attirer le regard du voyageur comme celui des laboureurs dans la campagne. Par elles, Dieu se rappelait à l'attention des chrétiens. Non loin du donjon, le clocher offrait son relief sonore et arborait toute la fierté de la communauté villageoise.

L'ordonnance habituelle des tours en matière de construction et d'ornementation romane trouve à Louvières un exemple fidèle : une tour carrée fichée au centre de l'édifice, dont les ouvertures et la décoration augmentent d'étage en étage. A l'étage supérieur, sur chaque face, entre deux arcatures de même forme, s'ouvrent deux baies à triple voussures en retrait.

‑ Plus couramment couvertes d'une pyramide ou d'une bâtière, on trouve en Bessin quelques églises à flèche octogonale comme à Louvières.

‑ Ici, la flèche est en pierre encadrée de quatre clochetons dont deux tronqués au sud et quatre lucarnes ou pignons à terminaison pyramidale. Cette flèche est la plus effilée et la plus haute de la contrée.

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