Visite
de l’intérieur de l’église
Au-dessus
de la nef (1), la voûte en berceau
brisé telle une barque renversée ne présente aucune décoration. Elle est meublée
de bancs fermés, autrefois loués.
Retournez-vous
et observez sous vitrine la patronne de l'église de Notre-Dame figurée par une
bannière pour pavoiser les processions de la Fête Dieu ou du 15 août.
Cette
bannière a été donnée par Adhémar de Pierres,
arrière grand père de l'actuel propriétaire du château
de Gruchy, et brodée par son arrière grande tante Mlle de Pierres.
Surplombant
l'entrée, un retable à la lecture difficile
représente l'Assomption avec les apôtres auprès du tombeau vide.
Au-dessus
de la porte latérale sud (côté épître),(2) une croix surmonte un coeur (peut-être s'agit-il de l'ex croix triomphale
du 18ème siècle, suspendue alors sous l'arc triomphal qui précède le
choeur).
Une chaire du 18ème siècle
(3) est placée au nord.
La
nef est percée de grandes baies du
19ème siècle. Fixés au mur, de petits cadres de bas-reliefs en bois
constituent le Chemin de Croix (ensemble
de tableaux qui reconstituent le cycle de la Passion du Christ).
Deux
autels latéraux néogothiques (4) semblent dater du 19ème siècle.
Leur dossier peint sur le mur arbore des croix, des bannières et des statues du
Sacré-Coeur au nord et de la Vierge au sud, sous les vocables desquels ils sont
consacrés.
Une
niche abrite une fontaine ou un évier liturgique
destiné aux ablutions du prêtre et au rinçage des vases sacrés.
La
tour clocher (5) fichée au beau milieu de l'édifice repose sur quatre piliers cantonnés de faisceaux de colonnettes à chapiteaux
de crosses végétales. L'espace délimité par les arcs et les piliers, au centre
du transept, est appelé le carré du transept.
Côté nef, les chapiteaux de l'arc à deux voussures sont unies de feuilles
de chêne à gauche et de feuilles effilées à droite (même décor à Saint-Martin-de-Blagny)
; un tore encadre le tout, il retombe sur des visage féminins coiffés d'un turban.
L'arc
doubleau entre transept et choeur offre des chapiteaux omés de trèfles et autres motifs.
A droite, le croisillon
sud fait office de sacristie. Deux
grandes statues de 1852 encadrent l'entrée.
Il s'agit de Saint Paul à l'épée et
de Saint Pierre. Les ogives retombent
sur des chapiteaux sans colonnes appelés culots en forme de visages aux traits
expressifs.
Le
choeur du 13ème siècle (6) a été voûté au 14ème siècle.
Il présente deux travées. Le chevet plat
que l'on retrouve fréquemment en Bessin, clôt l'édifice. La voûte de l'abside compte huit ogives comme dans les églises de Saonnet ou Littry.
Le
maître-autel de style classicisant
(19ème siècle) présente une forme tombeau sur le devant duquel une
croix de Malte est représentée (comme à Noron la Poterie). Le tabernacle est orné d'une gloire ou d'un
triangle rayonnant (symbole de la Résurrection) et d'un agneau sacrifié (la Passion).
Deux
crédences (niches à fontaines) abritent des éviers liturgiques, à droite du maître‑autel.
On
compte quatre plaques tombales dans
le choeur. Retrouvez celle du prêtre Léonard, de Madeleine Louvel, femme de Michel
de Pierre ou celle du Seigneur de Romilly. "Ici repose les corps de noble seigneur de Louvières, escuyer ci-devant
seigneur et patron de Louvières et de Romilly décédé le premier octobre
1709, âgé de 63 ans. priez Dieu pour son âme ".
La
chapelle au nord, (7) contient un confessionnal
(acheté au compte de la fabrique en 1867) et une haute statue de saint Roch et son chien. Une piscine à
ouverture de style gothique flamboyant (galbe d'une bougie) est percée dans le
mur nord.
Visite
de l’extérieur de l’église
L’église
Notre Dame est ceinturée par l'enclos du cimetière qui nous offre un point de vue sur le marais et ses collines
latérales.
Sur
sa façade occidentale, un porche (8) s'avance
sous une immense arcature aiguë soutenue par des chapiteaux à quatre-feuilles
et à feuilles de marronnier (à droite). Il constitue un petit préau qui fait office
de narthex, lieu séant aux non-baptisés. La porte d'entrée s'ouvre à travers un
cintre surbaissé.
Au-dessus,
trois baies sont ouvertes en lancette,
une centrale plus haute et deux petites accolées, ce qui confirme l'abaissement
du toit et la postériorité du porche.
La
nef (9) est de fondation romane, elle présente encore en plusieurs endroits
un ensemble de pierres disposées en arêtes de poisson (au nord).
C ela porte à penser que sa construction remonterait à la fin du
11ème siècle ou au début du 12ème siècle.
Cette technique de maçonnerie est réservée aux édifices humbles et ruraux, elle
convient aux moellons de pierre irréguliers extraits du sol alentour et non dans
le plaine de Caen. La nef est couronnée pu un entablement orné de modillons
à figures géométriques (bandeau en saillie .sur lequel repose le toit).
"Les
fenêtres étroites d'origine, dites visières ou meurtrières,
ont fait place à de grandes ouvertures sans style, probablement
du dix-huitième siècle. La bande unie qu'on voit au haut des murs
a pu être faite pour porter l'écusson d'Adrien de la Rivière,
seigneur de Louvières, le jour de ses obsèques dans l'église,
le 1er octobre 1708 (usage traditionel qui fait donner à cet enduit
le nom de "litre" funèbre)."
Détruite
par le tonnerre en 1844 et fissurée
par des explosions en octobre 1945, la tour‑clocher (10) a été élevée au milieu du transept au 13ème
siècle, tout comme le choeur.
C'est
l'architecte Delaunay, contemporain d'Arcisse de Caumont (il oeuvra dans toutes
les églises de la contrée dans la deuxième moitié du 19ème siècle),
qui l'a reconstruite, de même que la charpente et la couverture de la nef (1859).
La
tour permet d'observer l'ordonnance habituelle des clochers romans.
Les
fenêtres sont fermées par des abats-sons
qui dirigent le son vers le sol et le retiennent pour l'amplifier.
Le
transept date du 16ème siècle
ainsi qu'en témoignent les baies géminées de style gothique flamboyant (double
fenêtre) représentant la flamme d'une bougie surmontée de trois roses.
Au
dessus de la porte sud (11) de la nef, une niche abrite un bas-relief. Il s'agit peut-être d'une
Vierge à l'Enfant.