Le travail de nettoyage à Vierville
et St-Laurent a pris presque toute la journée.
A Vierville, la contre-attaque ennemie
du petit matin n'avait pas été très vigoureuse
et après un moment d'inquiétude quand le Génie
s'est replié de l'Ormel jusqu'au village, la situation
avait été rétablie en faisant revenir
quatre compagnies de Rangers et quelques chars .
Les Américains ont alors compris la nécessité
de nettoyer toute l'agglomération, où ils ne
disposaient que de forces limitées.
Le nettoyage, effectué par 4 compagnies de Rangers,
a porté sur toutes les maisons du village et des quartiers
écartés, l'Ormel, les Isles, le manoir de Than,
le bois du château, etc... avec contrôle des populations
civiles. C'est au cours de ces opérations que furent
incendiées des grandes maisons trop difficiles à
fouiller et vides de leurs habitants (le manoir de Than, les
Isles, L'Ormel notamment).
|
Les mouvements du 7 juin
|
A Saint-Laurent, le 2/116 a nettoyé
la descente des Moulins (D3) de tous ses snipers, afin de
l'ouvrir au trafic routier.
Le 3/116 s'est occupé de la falaise de St-Laurent vers
Vierville, pour la nettoyer des snipers et dernières
résistances. Le bataillon, dispersé entre St-Laurent
et le Ruquet, n'était que partiellement rassemblé,
il a trouvé quelques nids de mitrailleuses encore en action
et a fait quelques prisonniers.
Ensuite ces 2 bataillons ont traversé Vierville et sont partis
vers Louvières, mais après de durs combats, à
17 heures ils se sont retirés pour la nuit dans un périmètre
défensif serré autour de Vierville tout
en protégeant la plage et l'Etat-Major de la 29ème
division.
Au matin du 8 juin, le Général Gerhardt a ordonné
aux 2/116 et 3/116 d'avancer vers Grandcamp rejoindre le 1/116 et
lancer une nouvelle attaque contre la Pointe du Hoc où des
Rangers étaient toujours isolés.
De son côté les bataillons 1/115
et 3/115 avaient bivouaqué le soir du 6 juin, au sud
de St-Laurent.
Après un bombardement naval intense, le 3/115 a été
chargé de réduire le point fortifié WN 67
bloquant le carrefour de St-Laurent. Il n'y rencontra plus que
des tireurs isolés. A 9 heures, St-Laurent était libéré
et le 3/115 a marché sur Vierville, suivi par le 1/115.
Approchant de Vierville et recevant la nouvelle qu'on n'y avait
plus besoin d'eux, ils ont obliqué vers le Sud, toujours
à pied, portant à bras les armes lourdes, direction
Longueville à travers champs.
Ils ont alors été stoppés
à l'Est de Louvières
par une opposition ennemie de faible importance.
Au sud de Vierville,
le bataillon 2/115 devaient contourner largement Vierville
par le Sud et aller aussi à Longueville. La progression a
été très lente. Les liaisons fonctionnaient
très mal et les 3 bataillons du 115ème ont été
hors de contact les uns avec les autres presque toute la journée.
A Vacqueville, une petite force ennemie a utilisé
les fermes en pierre du hameau comme défenses et a retenu
le bataillon avec des tirs d'armes légères jusque
tard dans l'après-midi.
La batterie C du 110°Bataillon
d'Artillerie de Campagne, disponible en soutien, a tiré deux
volées sans se faire repérer à partir de positions
près de St-Laurent, elle a aidé ainsi le 2/115 à
nettoyer le hameau.
A 19 h 30, le
bataillon 2/115 a pu reprendre sa progression qui s'est poursuivi
toute la nuit pour atteindre Montigny à 3 heures du matin
le 8 juin. C'était une zone défensive avec tranchées
et barbelés (une des batteries d'artillerie de campagne Allemande,
qui avait fait tant de mal sur la plage le 6 juin), mais vide d'ennemi,
car la batterie
d'artillerie avait dû se replier la nuit précédente.
En conclusion, le 115ème régiment
est resté toute la journée très handicapé,
avec de mauvaises transmissions, sans transports automobiles et
portant à bras ses munitions et ses armes lourdes. Ce
n'est que le 8 juin que la zone de Louvières a pu être
définitivement sécurisée.
|