644 L'Ormel (extraits et adaptations des Notes Historiques sur le Bessin et de la Statistique Monumentale du Calvados par Arcisse de Caumont)
L'ancien manoir se distingue par son vieux logis (16ème siècle) et par son porche (daté 1632) en bordure de la route allant vers la mer, entre le Vaumicel et l'église. Les sculptures en forme de coquilles montrent que c'était une étape pour les pélerins en route vers St-Jacques de Compostelle. Voici ce qu'en disait un document publicitaire de 1932: "En
prenant la direction de Vierville, on voit à l'entrée de ce village,
au bord de la route les remarquables entrées d'une grande gentilhommière,
c'est le "manoir de Lormel", propriété de M. Leterrier
depuis 1922. Le 6 juin 1944, les bâtiments de l'Ormel ont servi de point d'appui pour des GIs qui ont ainsi pu empêcher les renforts Allemands d'approcher de Vierville.
Extrait des Notes Historiques
sur le Bessin (vers 1930) Les
propriétaires successifs de Lormel. """""D'après les archives du Calvados et les minutes notariales de Trévières, Lormel demeura dans la même famille, des environs de l'an 1500 au 21 avril 1843. Venu
des Bailleul aux Canyvet par le mariage de Guillaume 1er Canyvet
et de Françoise-Catherine de Bailleul en 1553, il fut le lot (en
même temps que Vierville, probablement en ruine à l'époque)
de Marin Canyvet, l'un des sept fils de Catherine. Françoise de Miharent on Meherenc (son mariage avec Marin date de 1580) était d'une famille établie à Trévières et y possédant les Londes (aujourd'hui appelées les Tourailles). De cette dame de Lormel descendirent les Canivet de la Rougefosse et ceux de Leaupartie qui furent sieurs de Lormel. Marin Canyvet mourut en 1590 "le lundi après Pasques fleuries" c'est-à-dire le Lundi Saint. Il eut pour héritier Gilles, qui épousa Marie Maillard, dame de Leaupartie, et fut le père de René Canivet-Maillard, sieur de Lormel (et aussi de Vierville, c'est probablement René et sa fille Marie-Thérèse qui ont reconstruit le château de Vierville au 17ème siècle et s'y sont installés, délaissant l'Ormel devenu trop vieux). Après René, sa fille, Marie-Thérèse et son second mari (mariage en 1685) Guillaume Canivet partagèrent la possession de Lormel avec Elisabeth Le Bas, veuve du sieur de Port et avec le sieur de Coursy, petits-fils d'une Canivet. (Vierville fut légué aux héritiers du 1er mariage -1670- de Marie-Thérèse, avec Gilles de Marguerye) Mais ces propriétaires, n'habitant pas l'antique manoir, négligèrent son entretien. Aussi furent-ils assignés à la requête de leur fermier, Michel Périou, par exploit du 25 octobre 1712 "pour se voir condamner à mettre les maisons, portes et barrières du lieu de Lormel en deues réparations". Guillaume Canivet, le sieur de Coursy et l'héritier d'Elisabeth de Port, Marc-Antoine de Beaurepaire, seigneur de Vendoeuvre, s'entendirent pour faire les réparations dues. Simplement viagers, les droits du sieur de Coursy et de Mme de Port, sur Lormel, cessèrent avec leur vie, Guillaume Canivet lui aussi mourut; son fils aîné, Isaac-François Canivet, devint seigneur de Lormel, en même temps que du Moley et du Vaumissel; mais bien que marié avec Marie-Louise Gosselin d'Anisy, il ne laissa pas d'héritier direct. Le 13 janvier 1765, ses biens furent partagés entre son frère Jean-Louis, seigneur de Vacqueville, et son neveu, Gilles-Edouard de Marguerie, seigneur de Vierville, fils de Gilles-Armand de Marguerye, qui en jouit jusqu'à sa mort 9 thermidor an XI (1802). Lors du partage de sa succession (en 1805), Lormel fut le lot de sa fille, Françoise de Marguerye, mariée à Joseph-Jacques-Henri Morin de Litteau, seigneur de VaulaviIle (fils du châtelain qui donna, en 1740, le terrain nécessaire à la construction d'une école gratuite pour les garçons à Tour). Françoise de Marguerye habita Vaulaville avec son mari qui, après la Révolution, fut maire de Tour et bienfaiteur de cette localité. Leur succession fut partagée par leurs filles, Marie-Jeanne Morin, dame Achard de Vacognes, qui eut Vaulaville, et Aglaë-Marie-Thérèse Morin, qui épousa en 1804 Louis-Lubin Couliboeuf, marquis de Blocqueville, chef de bataillon, et qui eut Lormel. De ce mariage naquirent Xavier Couliboeuf de Blocqueville, qui devint capitaine, et Léonie Couliboeuf, qui épousa Jean-Baptiste Wastelier, d'Haillicourt. Propriétaires indivis de Lormel, le capitaine et sa soeur l'échangèrent le 21 avril 1843, contre un domaine appartenant à la comtesse le Gonidec de Paulan. Celle-ci transmit Lormel à son fils, le comte Louis-Ernest Le Gonidec, qui laissa trois enfants : Marie-Berthe, Constant et Fernand. L'aînée, Marie-Berthe Le Gonidec, devenue propriétaire de Lormel, le céda pour 243.000 francs, le 29 juillet 1892, à Clémence Le Pesant, veuve du comte Courtin de Tortay de Malherbe. Celle-ci, mourant le 28 septembre 1916, donnait Lormel àsa soeur, la comtesse de Montmirail, qui le redonnait le 29 septembre 1917 à Yvonne de Fayet, baronne Paul Feray. Le 7 juin 1921, le partage fait entre les sept enfants de la baronne Feray attribuait Lormel à une de ses filles, Marie-Camille Feray épouse du baron Joseph-Marie de Leusse de Syon, habitant le château de la Bussière, en Sainte-Gauburge (Orne). Enfin, le 11 juillet 1922, Marie Feray, baronne de Leusse, vendait Lormel, bâtiments, herbages, dont l'un appelé le Chemin-du-Roy, les autres Pré-des-Teurterets et Cabourg, en tout 90 hectares de terres à Monsieur Alphonse Leterrier et à son épouse, Mme Charlotte Anger. """ Vers 1940, L'Ormel était exploité par M. Louis Leterrier. En 6 juin 1944, le logis principal a été incendié. Par la suite, il a été reconstruit et la grande ferme vendue, d'abord à M. et Mme Jacques Lamy en 1971. Depuis les bâtiments ont été partagés. Le corps de logis principal (partie Nord) est depuis 1976 propriété de M. et Mme Georges Manson, alors que la partie Sud des bâtiements est devenue propriété de la famille Pichon. |